dimanche 25 mars 2018

Fool me once, shame on you. Fool me twice shame on you too.



Pendant quelques jours cette semaine j'avais l'impression d'être à ce moment ni  gris ni bleu. Ni bruyant ni silencieux. Ni beau ni laid. Le moment après l'orage quand le silence résonne et que le macadam sent la pluie et la chaleur, que le ciel n'est ni sombre ni lumineux, juste plein de possibilités.
Le matin après la fête, la porte silencieusement refermée derrière soi et la rue vide juste remplie des chants d'oiseau. Un moment où tout est possible. Mais il y avait quelque chose dedans de stagnant. J'arrivais pas à mettre le doigt dessus. 

Jeudi entre le moment où les mots ont quitté sa bouche pour me dire qu'elle aussi a couché avec lui, et le moment où ils ont atteint mes oreilles, j'ai physiquement senti un poids se lever et partir de mon coeur. Comme si mon sentiment amoureux existait physiquement et qu'il avait quitté mon corps.

Et quand  j'ai entendu les mêmes mots;  vendredi chez moi, adossée à mon muret, venir de la bouche de son meilleur ami, et aujourd'hui, sous les rayons du soleil, de la bouche de son ami d'enfance; des mots disant que eux aussi ont vu la fameuse photo qu'il niait avoir montrée à qui que ce soit, j'ai entendu le poids qui s'était échappé de mon coeur s'élever encore plus haut, plus loin, à tout jamais.

Parce que l'amour non réciproque ça pèse lourd. Mais l'amour pour quelqu'un qui ne saurait même pas quoi en faire, ça se désagrège tout seul.

J'ai plus envie de lui accorder de l'énergie sous forme de mon attention, qu'elle soit positive ou négative. Alors je ne garderai de lui quelques chansons sur mon ipod. Mais tout le reste je le fous à la poubelle. Et elle ne se recycle pas.

lundi 19 mars 2018

Lettre à un futur amour part II

Ne m'en veux pas mais je t'ai totalement confondu(e?) avec un autre. Peut-être que je t'en parlerai peut-être qu'on rira mais j'ai cru que c'était toi. En fait c'est toi. Parce que tu es un, tu es dix, tu es cent. Tu n'es pas une seule personne je m'en rends compte maintenant. Alors disons que cette lettre ci, c'est une lettre à un futur amour réciproque. Au prochain.
Je crois que je suis définitivement pas prête. J'ai l'impression de te voir partout et bien sûr je me trompe. Comme quand on attend un bus et qu'au loin on le voit et finalement c'était pas le nôtre.
Ou alors tu fais vraiment partie de ces candidats improbables, et clairement, t'es pas prêt non plus. Et je serai vraiment très surprise quand les choses se mettront en place. 
Mais je crois que j'ai compris que je dois arrêter de te chercher. J'en ai marre de te chercher partout sans même le vouloir. Tu n'es pas l'oeuvre d'art finale et les autres ne sont pas des brouillons. Tu n'es pas la quête. Tu n'es pas une fin en soi. En fait. Le vrai amour de ma vie, c'est moi. Et quand tu seras là, ce sera un bonus.
Alors toi, trouve moi. Mais prends ton temps. J'suis pas prête.

dimanche 11 mars 2018

The rest is noise.

Assise sur le rebord d'une fenêtre j'ai fait un voyage de milliers de kilomètres dans ma tête, avec le printemps qui me poussait dans le dos et l'hiver qui me saluait de loin. J'ai sorti ma télécommande imaginaire de ma poche et j'ai réussi à rester dans le moment en appuyant sur pause du bout des doigts.
On s'est jeté des mots emberlificotés les uns dans les autres, qui s'emmêlaient à la musique et aux rires de nos potes.
On les a tous mélangés et certains sont ressortis plus que les autres, nos peines de coeur et nos craintes interprétés par nos lèvres nerveuses.

Je dois continuer à aimer.
Et vivre vivre vivre, pour le présent pas pour le futur passé, apprendre des autres, apprendre de moi, apprendre encore, par mes grandes bêtises et les petites en fumant des cigarettes (et les regretter le lendemain) avec des garçons tout droit sortis de clips de voguing, tomber d'accord sur le fait qu'il faut tout vivre tout, qu'on prend tout, qu'on prend le package entier mais que cette fois ci on apprendra aussi à se distancier de ce qui nous endolorit trop.


Quand on cesse d'essayer d'exister à travers les yeux des autres il y a un truc qui se passe.
Un murmure intérieur qui devient cohérent. Les phrases insensées scandées par l'intuition deviennent audibles. Et tout d'un coup le silence intérieur effrayant de vide devient apaisant.
Et le reste, le reste, c'est du bruit.


(faut écouter que les trois premières minutes j'ai pas trouvé la version studio)

dimanche 4 mars 2018

Let me leave or let me love you.



Ce matin en descendant la rue qui mène chez moi, j'ai noté dans mon téléphone, à 6h52 
"Awake h+24
Heartbreak h+57"


Pendant la nuit de samedi j'étais tellement occupée à vivre, qu'entre deux pas de danse dans la rue avec un inconnu qui sortait ses poubelles, des rires face à de l'art absurde, quatre shots offerts par le barman, et mon corps qui se mouvait au rythme des basses; je me rendais compte, le temps d'une seconde, que j'avais pas pensé à lui. Ne pas y penser c'est y penser, certes. Mais c'est comme si depuis jeudi j'avais aussi permis à ma tête de débloquer quelque chose et d'être petit à petit plus dans l'ici et le maintenant.

Ma vie est faite de cycles et jeudi sous la pleine lune, retour case départ, le serpent s'est mordu la queue quand j'ai arrêté de me mordre la langue. On s'est rencontrés au vernissage de sa mère en octobre. Et là au vernissage de sa mère en mars on a "rompu". "J'ai l'impression de rompre avec toi alors qu'on est pas en couple". "Moi aussi". "Putain j'ai la nausée." "Moi aussi."

Depuis octobre une chanson qui me faisait penser à lui c'était make up your mind de florence and the machine. Laisse moi partir ou laisse moi t'aimer et je savais pas et c'était pas clair et est ce qu'on était amis ou est ce qu'un jour, un jour peut-être et pourquoi est ce qu'il me regarde comme ça et pourquoi est ce qu'il dit ça et pourquoi est ce qu'on est là dans mon lit et pourquoi est ce qu'on a recouché ensemble et pourquoi est ce qu'on se voit toutes les semaines et pourquoi est ce qu'il n'y a aucun malaise et pourquoi est ce qu'on rit tranquillement comme s'il n'avait pas eu ses mains partout sur mon corps quelques jours avant et pourquoi est ce qu'il est en train de draguer ma collègue devant moi deux semaines après avoir couché avec moi et pourquoi est ce que je pleure et pourquoi est ce qu'il regarde le sol sans savoir quoi dire et pourquoi est ce que je suis encore debout face à lui et pourquoi est ce que je suis en train de lui dire que je l'aime et que je sais bien que lui pas et pourquoi est ce qu'on reste là dans ce couloir froid pendant une heure à tout déballer et pourquoi et. Oh.


Make up your mind. Enfin il s'est décidé. Let me leave or let me love you. Et du coup je suis partie. Les portes du bus se ferment "Bon bah à...je sais pas. Salut." Trois mois six mois un an? Deux? Jamais? Je lui ai envoyé "t'es un ptit con et tu vas me manquer." J'ai supprimé notre conversation. J'ai jeté les choses qu'il m'a données. On va être en orbite dans la vie l'un de l'autre mais on peut plus rentrer en collision. Parce que le pas maintenant pour l'amour est aussi devenu pas maintenant pour l'amitié. Et pas maintenant ça veut parfois dire jamais.

J A M A I S. Et face au vide laissé par ce mot terrifiant je me suis rendue compte qu'il y avait plein de place dans ce vide. Plein de place pour des choses magnifiques et grandioses, de la place pour encore des erreurs de parcours et quelques couacs. Plein de place pour vivre.