mardi 11 novembre 2025

Freinage obligatoire

 En fait ça fait depuis mars que je cours dans tous les sens.

Le rythme est pas tenable et je vis à 200 à l'heure parce que je suis pas capabale de vivre plus lentement. Parce que si je vis plus lentement j'ai peur de m'embourber je pense. Pour moi lent ça veut dire le burn out et ça veut dire l'anxiété et ça veut dire la solitude profonde.


Mais c'est pas ça en fait. J'ai grandi j'ai des outils différents. J'suis capable au fond. Mais à chaque fois que j'ai ralenti c'est parce que mon corps m'y a forcée. Jme suis tapée une telle chute de tension hier que j'ai flippé, elle sortait de nulle part. Mais en fait j'avais fait quelque chose tous les soirs de la semaine, encore une fois. Et j'avais pas mangé le matin et j'ai fait trois trucs différents en deux heures. 

Aujourd'hui j'ai décidé de rester seule chez moi avec mon encre sur les mains et d'un coup mon coeur était lourd comme il avait pas été depuis des siècles dans mon infini.

Et si jme sentais physiquement mal tout le temps? et si en fait je finissais en burn out tellement je sais pas freiner avant le grand virage? et si en fait je faisais semblant d'être heureuse mais que je l'étais pas? Ca fait tellement longtemps que j'ai pas ressenti une émotion "negative" jme rends compte que le tapis est énorme et que tout est en dessous.


Toute cette année quand Marine me demandait "comment tu te sens?" j'étais incapable d'y répondre.

Vivante exaltée un peu trop dispersée dissipée hyper tout un tout petit peu déçue d'avoir encore été vers des gens avec qui je pensais que la fin de l'histoire allait être différente.

Un petit peu triste un petit peu effrayée et pleine d'espoir.


La seconde question sans réponse c'était "et qu'est ce que tu veux(de cette personne)?"

Qu'on m'aime et qu'on me rejette jamais jamais jamais, mais vu qu'on va le faire alors c'est moi qui coupe le fil de la relation dès que je sens qu'il s'effiloche. Est-ce que moi j'ai aimé ces gens? J'en ai même pas eu le temps tellement je courais. 

Et je veux être moi et rester moi avec tous mes morceaux et je veux plus me plier en deux trois quatre pour qu'on m'aime mais j'ai peur d'encore le faire.


Alors c'est mieux que je fasse rien.

Je crois qu'il est temps que j'accepte que je vais devoir un petit peu hiberner. Sans me forcer. Et écouter mes peurs au lieu de chanter plus fort qu'elles.

dimanche 2 novembre 2025

merci pour l'amour

J'ai nettoyé devant tous les pas de mes portes.

J'ai sorti plein de mes mots je les ai dénoués ils sont sortis de ma bouche et de mon cerveau emmêlé et même si je sais pas précisément ce que je veux, toujours plus je sais ce que je veux pas. 

Je passe souvent mes week-ends avec 5 h de sommeil dans les pattes. La fatigue m'enveloppe comme un calin. La nuit qui tombe l'après-midi ne me fait pas peur. Ca fait plus de nuit et moi j'adore la nuit. J'm'y sens comme un papillon nocturne qui a pas peur d'aller faire la fête avec des gens qu'il connait pas. Qui marche jusqu'à chez ses parents pour aller gratter de la bouffe un dimanche soir. Qui construit des amitiés solides avec des petits blocs et des cafés en gueule de bois.

Je crois que cette année avec mon coeur d'artichaut au temps d'attention bien court n'est pas encore arrivée à sa fin. Seule sur ma terrasse je regardais la lune et elle me regardait en retour. Seule mais jamais solitaire. 

Même mon corps j'arrive à l'aimer plus maintenant. Même avec ses morceaux un peu plus tendres. Même quand ma jupe préférée ne me va plus. Ce corps est très vivant et il en fait des belles choses. Il va encore en faire beaucoup.

Toujours l'automne joue au printemps avec moi. Alors je fleuris.

dimanche 19 octobre 2025

La zone grise

 




Plus rien ne veut rien dire et tout veut tout dire

Je flottille je rentre à pied octobre me mordille les extrémités

Je repasse devant mon ancienne maison

Où y’a le bar à vin où on s’était embrasses et ça voulait tout dire

Et là ça veut rien dire

Et toutes les années entre nous

Elles veulent tout dire et rien dire

Et lui qui me confie son ancien intérêt 

Cinq ans trop tard

Ça veut rien dire non plus

Et moi toute seule avec moi même  en train de rentrer à pied avec ma playlist de nuit à 2h du matin 

Et mes gnocchis qui m’attendent au frigo

Ça veut tout dire

Ou alors ça veut rien dire et rien c’est tout





Y'a bientôt neuf ans j'écoutais cette musique quand j'étais en pleine zone grise, on est 36 saisons plus tard et la zone grise m'a encore montré ses nuances. Le brouillard se dissipe bientôt mais je sais pas sur quel paysage il va se lever. On inspire un grand coup. Ca va aller.

dimanche 12 octobre 2025

sur le pas de la porte





Tous les gens qui nous connaissent disent que y’a un truc entre nous

J’sais pas ce que c’est

Un champ de fleurs une forêt une abîme une montagne une autoroute vide 

Peur d’ouvrir la porte et qu’il y ait rien derrière

Peur d’ouvrir la porte et qu’il y ait quelque chose

Je suis sur le pas de la porte

Y’a un courant d’air qui passe en dessous

Si je sonne tu réponds ou pas 

Y’a un truc entre nous

J’sais pas ce que c’est 




Je viens de passer un des meilleurs week-ends de ma vie avec des morceaux de tout dedans: de moi sur scène, des photomatons un peu bourrés, de confessions un peu marmonnées, de petites évidences qui grandissent, de nuit qui se termine à 3h sans que je m'y attende, de rupture de situationship qui stagne, de sagesse familiale, de sororité, de sagesse sur un bout de table chez aube, d'un nouveau pan de personnalité découvert à 5€ sur la brocante, des mots de kae tempest.


Et je t'ai même pas vu. J'ai écrit sur toi mais t'étais même pas là. Peut-être que bientôt je serai sûre de quoi te dire ou peut-être que je le serai jamais. Peut-être que tous les gens ils ont raison ou peut-être tort peut-être que comme dans les films ça existe peut-être que y'a un monde où on construit quelque chose peut-être que y'a un monde où t'es juste le coup de coeur que j'ai eu sous les combles y'a bientôt 9 ans.

mercredi 24 septembre 2025

Pythie qui ment

 




J'ai trop l'habitude d'avoir raison, mais d'avoir une raison que j'aime pas et que je provoque. La fin de l'histoire est toujours pareille et je sais pas très bien qui la cause au final.


En général au bout d'un mois la personne en face se retire doucement et je sens un changement dans les fils ténus qui nous lient et les filaments se détachent déjà dans ma tête avant même de le faire en vrai. C'est juste là je le sens sous mes doigts, je le sens tellement que ça devient vrai.

Et j'arrive plus à dire si c'est moi qui sais à l'avance, qui vois juste dans le changement de direction du vent et le bruissement des feuilles, ou bien si c'est mes idées qui me dépassent et par hasard elles sont vraies.

Là j'ai rien de tangible pour le prouver mais je sens que c'est fini déjà. C'est fini déjà parce que ça fait un mois. Et que au bout d'un mois tout le monde me dit que c'était sympa mais c'est pas tout à fait ça. Que moi je suis pas tout à fait ça. Je crois que je sais déjà ce qu'il va dire, ou peut-être que je sais pas, mais je sais pour sûr que les mots seront traduits par c'est pas tout à fait ça. Je sais pas c'est quoi le ça mais je le sens que c'est pas moi et qu'il sait pas encore comment le dire.

Alors les fées de l'autosabotage qui avaient innondé mon berceau de leur magie me donnent envie de prendre les devants, de dégainer mon téléphone, le machin rectangulaire qui me rend folle parce qu'il ne vibre pas, et de faire vibrer le sien avec un "je crois qu'on devrait en rester là". Contre uno je te devance.


Ou alors j'ai tort. Et c'est l'anxiété et c'est la peur de l'attachement et l'attachement à la peur et le spm et la fatigue et le froid qui commence à venir habiter sur mon parquet. Et est-ce que moi je veux de lui en fait en vrai et est ce que moi je me vois avec ou bien j'ai peur peur peur ou bien j'ai pas peur et je veux pas? 

Ou alors j'ai raison. Et j'ai raison et tort et tort et raison et mes doigts vont encore écrire tous ces mots raison raison raison tort tort tort et j'aimerais juste que les larmes coulent putain mais elles sont assignées à résidence j'ai plus de soupape via elles alors je pète un câble intérieur et rien ne sort. Tort raison tort. 

dimanche 7 septembre 2025

la fin de l'été qui court



Jme retourne je regarde derrière moi, les yeux plissés et je vois que depuis des mois je fonctionne à l'intensité et à l'adrénaline. Les moments calmes ont existé mais se sont fait rares. Cette semaine j'ai intensivement nettoyé mon appartement qui avait passé l'été un peu à l'abandon et je lui avais pas écrit de cartes postales.



Je regarde comment je me sentais l'été dernier, je regarde tout le chemin que j'ai fait. Mon psy m'a dit que je mérite toutes les gomettes.

Y'a tellement de choses qui ont changé et je me rends compte d'à quel point je suis capable. De beaucoup, de plus, de presque tout. 

Toutes les fins du monde n'en étaient pas elles ont juste fait (ré)apparaître des nouveaux morceaux de moi.

Y'a un élément nouveau qui me fait me méfier mais j'ai un peu plus peur que ça marche plutôt que ça ne marche pas. Promis je m'auto saboterai pas.

Puis au pire.

Je ferai apparaître un nouveau morceau de moi.

mardi 26 août 2025

Bouillonnement

 




Je le sens dans l'air que c’est une des dernières nuits de l’été alors je rentre à pieds


Rire des copains dans les oreille un peu de vin blanc dans le sang et je sens qu’il y a un shift qui se passe, le sang bouillonne un peu, agréablement. 

Est ce que je veux le sentir où est ce que ça se passe vraiment. 


J’ai perdu le jour de la semaine j’ai perdu la date j’ai perdu l’heure 

Sur le chemin ça sent le macadam la beuh ça sent moi ça sent lui 






C’est la cata j’fais rien que penser à toi