dimanche 30 août 2020

Plein d'amour(s)






Avant de s'endormir , il s'est retourné dans le lit, et me tournant le dos, il a dit "Je suis vraiment content de t'avoir rencontrée Meredith."


Moi aussi je suis très contente de l'avoir rencontré, ce garçon aux airs de pirate dans un bar en novembre, et d'avoir appris de lui qu'en fait je suis tout a fait capable d'avoir des relations avec quelqu'un tout en sachant qu'il en a avec d'autres sans que ça fasse pousser une fleur rouge de jalousie dans ma cage thoracique.

D'avoir appris qu'il y a tellement de formes et de morceaux d'amour, et que plus j'en donne plus j'en ai en stock. Qu'on peut aimer quelqu'un et pas être amoureux, que quand c'est là c'est là et quand ça l'est pas, ça l'est pas. Et qu'il n'y a pas à creuser et qu'il faut rester dans le moment.

Je me demande quelles autres rencontres formatrices vont naître de ces apprentissages là. L'automne commence à se faufiler dans ma nouvelle rue au sommet des arbres à corneilles. J'ai un an d'aventures à vivre face à elles. Avant d'aller voir d'autres arbres. Et apprendre d'autres choses.


dimanche 2 août 2020

Table rase.




J'adore le confort qui se cache dans les habitudes.
Je suis monomaniaque. La même chanson pendant 48h, le même petit déjeuner pendant un mois, regarder tous les épisodes d'une même série pendant une semaine. Les mêmes basket neuves pendant des semaines, le même sac jusqu'à l'usure. Ces temps-ci le week-end je traverse la place, je prends un café frappé et une couque au chocolat. Le dimanche soir je commande chez poki poké. Les jours les plus anxieux je regarde un film vu et revu parce que je sais ce qui va se passer et que j'ai besoin de me tourner vers quelque chose dont je connais la fin. Quand je remonte la chaussée d'ixelles je prends le trottoir de droite. Quand je la descends c'est sur la gauche.  Quand je remonte la rue lesbroussart c'est par la gauche et je la descend par la gauche à partir du second feu. Quand j'ai passé une mauvaise journée je prends un paquet de mikado au chocolat noir et un petit café froid.

Et puis d'un coup, sans prévenir, du jour au lendemain, tous les 3 ans environ, parfois en l'espace d'une heure, un besoin pressant d'oxygène très différent apparaît. J'ai besoin de tout envoyer péter. Délicatement. Une envie qui fourmille dans mon cerveau qui se transmet à mon corps qui rend mes mains nerveuses. Il est l'heure de laisser la peau du serpent derrière. J'ai mangé trop de riz. J'ai bu trop de café. J'ai trop écouté cet album. Je veux plus manger des couques le dimanche. J'ai fait trop d'années à ce taff. J'ai trop soupiré en pensant à ce mec. J'ai trop vu ce film.

Je me demande à quoi vont ressembler mes habitudes jusqu'au prochain coup de tête.