dimanche 25 septembre 2022

Un canette de vers de terre

 En anglais y'a une expression "opened a can of worms" et je sais pas quel est son équivalent francophone because i am so bilingue mais en gros ça veut dire qu'on a ouvert un pot/ une canette de vers de terre et qu'ya pas moyen de le refermer.


Alors je suis pas sûre d'avoir envie de refermer le pot. Je crois que je préfèrerais créer du vermicompost. Mais il se trouve que depuis mercredi, suite à une séance psy, y'a plein de vers de terre anxieux qui sont en train de gigoter. Alors c'est ok, ça arrive, mais j'ai l'impression que là elle a fouillé dans mon cerveau et elle a rien refermé et c'est moi qui dois le faire. Sauf que je lui ai demandé des outils et elle m'en a pas donné. Ca fait un certain temps que cette thérapie est devenue plus conversationelle qu'autre chose mais j'ai l'impression qu'elle n'est plus neutre, elle me connaît presque trop. Je veux pas entendre des "ah oui c'est vrai que tu fais beaucoup ça, faut éviter" oui ok super mais donne moi une boîte à outils stp.


Bref j'ai donc pris la décision de changer de psy. Ca fait un peu peur c'est comme se dire qu'on sort d'une amitié mais qu'on sait pas trop comment dire à notre ami.e qu'en fait ça le fait plus et qu'on veut se trouver d'autres potes. Mais en attendant, je vais pas rester avec tous mes vers de terre là comme ça, ça va pas hein. Je fais mes tites méditations j'inspire un deux trois quatre je retiens un deux trois quatre cinq six sept j'expire un deux trois quatre cinq six sept huit, pensée intrusive in, pensée intrusive out, le reste de la journée se passe, pensée intrusive dans le bus, pensée intrusive sort du bus, le temps passe, pensée intrusive dans la cuisine, je bois une gorgée d'eau, pensée intrusive out. Alors ça va je me démerde je prends note des pensées, qu'est-ce qu'elles sont? Ah oui des pensées. Pas la vérité. Ok ça va. Mais j'aimerais quand même bien qu'elles viennent me visiter moins souvent, c'est même pas les vacances en plus, elles font quoi elles posent un jour de congé?

Qu'est ce que je vais faire de ce compost après? De très belles choses en tout cas.

mardi 13 septembre 2022

Faire et être.

 "Tu vas beaucoup faire. Et tu vas beaucoup être."


Ptet que je m'adressais un peu à moi-même aussi. Puis dans toutes les facettes de ma personne y'a de l'anxiété sociale en fond sonore une semaine avant la fête, et moi qui danse style contemporain sur du florence and the machine après avoir vu une perf surprise de ma meuf que j'a regardée avec un mix du loup de tex avery et l'émoji étoile dans les yeux, et moi en train de nettoyer le sol à l'eau le lendemain. Tout comme y'a moi qui cherche du taff et moi qui vais trouver un jour et moi qui apprend que ça ne me définit pas, y'a moi anxieuse des fois à imaginer des choses affreuses qui n'arrivent même pas et des fois je le suis pas et ça ne me définit pas.


Tu fais quoi dans la vie? Je fais et je suis et je fais beaucoup de choses et j'en suis plein encore.
Je suis une amoureuse une amie une podcastrice une poète une fille de une soeur une pote une meuf qui parle beaucoup une meuf qui écoute une meuf qui a peur de tout une meuf qui a peur de rien une meuf qui vit beaucoup.

lundi 29 août 2022

Nuage pressé

 Je sais pas comment résumer deux mois en quelques paragraphes, je sais pas trop pourquoi j'écris, je suppose que c'est pour moi, puis un peu pour traduire mon cerveau à celleux qui auraient envie de me lire.


Je sens que je suis à un tournant mais y'a un peu de brouillard on dirait. Et je crois que je suis responsable d'une partie du brouillard, ou bien c'est juste que je veux pas mettre mes lunettes et après je gromèle en disant "roh je vois rien". Je pense que c'est ça.


J'suis sensible aux chamboulements, je suis une espèce de petite balle magique, je pense. Elle bouge et après aaaaaaaa elle est catastrophée et elle fait des bonds alors que y'a vraiment pas de quoi.
Jsuis une cocotte minute qui crée sa pression toute seule alors que personne ne lui a rien demandé. J'aimerais être plus stable émotionnellement. C'est beau les émotions hein, c'est important, mais les sautes d'humeur c'est fatiguant pour moi et pour les personnes qui les subissent. 

Je sais pas exactement quelle version de moi je suis pour le moment mais on dirait qu'il y a la version de moi plus complète quelque part derrière, derrière de l'argile à briser, ou une couche à nettoyer je sais pas. J'accepte toutes mes facettes mais je suis pas d'accord que ce soit la râleuse qui vienne tout le temps faire la conductrice (en plus je sais pas conduire, même une autotamponneuse je la conduis mal).

Récemment j'ai pas mal de remises en question de comment je suis, comment je communique, comment je me comporte et ça fait pas mal d'infos à processer alors parfois ça active des alertes dans mon cerveau qui crient "ça passera jamaaaaaaais" "t'es une mauvaise persoooooonne" "on va t'abandonneeeeeeer" alors que c'est pas vrai cerveau, merci pour ton opinion mais là elle n'est pas utile au processus.


Je sais que personne n'est un petit soleil tous les jours, et je calcule mon baromètre aux crises d'anxiété et quand j'en fais rarement je me dis que tout est réglé mais AHA! Y'a pas que l'anxiété dans mon cerveau et des fois il se trouve que ma mauvaise humeur ou le fait que je suis désagréable ça n'y est pas lié, je peux prendre mes compléments alimentaires aux plantes, ça va rien y changer ce coup ci, je suis juste désagréable et de mauvaise humeur trop souvent et c'est mon humeur à régler et c'est pas à autres d'en subir les changements.


Voilà 29 ans et demi avec des râleries digne d'un.e enfant qui a pas fait sa sieste mais bon, au moins on me l'a fait conscientiser (merci je t'aime) et du coup maintenant à moi de prendre ça en main. Sans faire la cocotte minute ou la balle magique. Ca fait beaucoup de choses à process et je me sens un peu comme un nuage pressé qui est mis sur l'étendoir à sécher parce qu'il a libéré toute sa grise pluie et il veut redevenir gris par automatisme mais en fait il peut pas être que gris donc là il réfléchit un peu. 

Moi et mes métaphores hein.



vendredi 24 juin 2022

Grandir, encore

 Tout à l'heure pour me motiver à aller au festival j'ai fait un crochet par chez Quentin, comme il y a cinq ans.

J'ai de nouveau les cheveux courts, ils ont toujours leurs casquettes et leur dégaine de pseudo skaters, on crie toujours fort dans la fosse en dansant sur du rap, et en rentrant chez moi par la suite j'ai pensé à tout le chemin que j'ai parcouru du point A au point B, même lieu, 5 ans plus tard.

Y'a 5 ans j'entamais mon premier été de galères sentimentales, se casser la gueule c'est la voie express vers la sagesse mais moi j'ai mis du temps à comprendre le détail qui clochait (au revoir l'hétérosexualité), je buvais des bières spéciales entre deux bédos, j'étais à l'anniversaire d'un pote après le festival et je suis rentrée à pieds à 4h du matin.


Aujourd'hui j'avais mal au dos, j'ai les tempes qui deviennent doucement mais sûrement argentées, j'envoyais quelques messages à la femme que je veux épouser et à qui je veux fabriquer des croissants artisanaux et des tasses moi-même, j'étais entourée de deux meufs avec qui j'ai un projet extraordinaire, j'ai bu que du soft et de l'eau, et je suis rentrée peu après le coucher du soleil, parce que je sentais que j'étais pas d"humeur à rester.


J'adore grandir. Ca fait mal au dos. Mais c'est super.

lundi 16 mai 2022

Sous le vent

 Dimanche soir j'ai clôturé un week end que j'ai mis dans ma liste mentale des moments merveilleux (qui sont vraiment nombreux, dites donc) par un concert de Pomme et Safia Nolin dans une église.

Pendant qu'elles accordaient leurs guitares et que le son flottait du métallique au grâcieux je me suis rendue compte que pendant longtemps j'étais en train d'accorder mes instruments, mais que je savais pas trop vers quoi j'allais. Et qu'avant de jouer mélodieusement faut un peu se chercher, et que c'est normal et pas grave. Que des fois encore j'aurai l'impression d'accorder les sons et que c'est pas grave. 

Que des fois mes émotions vont encore déborder et que je peux les maîtriser tout en les laissant exister. Que c'est pas parce que je rationalise mes moments anxieux que je dois arrêter de me laisser ressentir les choses.

Le soleil passait à travers les vitraux, j'étais entourée de mes amies les plus proches et de mon amoureuse, Pomme et Safia chantaient sous le vent, l'espace temps n'existait plus vraiment et toutes les Meredith de toutes les époques étaient assises dans cette nef et se tenaient la main, fort.


Y'a quelques années j'aurais jamais cru avoir la vie que j'ai maintenant. Je l'imaginais même pas dans le champ des possibles. Et pourtant j'étais là, dans cette église. Et Pomme et Safia chantaient sous le vent.

Et j'ai pleuré, un peu.





mercredi 6 avril 2022

Nuit: tombante
Pluie: fine
Frites: croustillantes
Tram: dans 10 minutes
Niaiserie: exponentielle 
Agenda: rempli

Je marche sous cette pluie avec des frites dans mon sac, le coeur qui danse toujours en fond sonore avec le chant des oiseaux qui battent des ailes comme ses cils sur lequels elle met du mascara assise sur le rebord de la baignoire le matin (longue phrase descriptive, honoré de balzac who), je saute dans le tram, mes quartiers préférés de Bruxelles défilent et vont me mener chez moi, le chez moi fouillis mais mignon, un peu comme moi je suppose, dans les rues y'a des gens qui sourient et qui pensent au printemps. Je pense aux belles choses de maintenant d'hier de demain au lieu de laisser mon cerveau faire des images hollywoodiennes dramatic tragico irréalistes, l'anxiété et moi maintenant on se fait plus souvent des signes de tête polis que de se battre au corps à corps et je crois que c'est mieux comme ça.


dimanche 6 mars 2022

Arrête de râler

Je me mets trop la pression. J'ai peur d'être anxieuse et je provoque l'anxiété. A force de crier au loup il arrive. Et il est de mauvaise humeur. Et il la crache à travers mes doigts qui écrivent des messages râleurs, ma bouche impatiente et mes yeux qui se mouillent encore plus vite que d'habitude.
Face à moi une amoureuse et des amies que mon cerveau anxieux a peur de décevoir. 
Les scénario catastrophe ne deviennent pas réels et pourtant une partie de mon cerveau est sur le qui vive comme un petit animal qui a peur de tout. 

Je sors de ma tête et j'essaie de faire plus attention à ce qui est vrai.

Les chorégraphies sous les reflets d'une boule disco dans un salon festif. Les rires dans la soleil d'hiver qui se mue en printanier. Ses câlins et son parfum. Mes blagues lancées depuis la banquette arrière de la voiture. Les verres de vin un peu hors de prix un dimanche soir.  Les odeurs les bruits les goûts les sensations. L'amour aussi. Il est très vrai lui.

lundi 21 février 2022

Le futur qui n'existe pas.

Dans ma tête parfois il n'y a aucun conditionnel. Juste du présent très négatif qui devient un futur très agressif.

Je suis nulle et tout le monde va me détester.
Je suis une horrible personne et tout le monde va m'abandonner.

Mais ce présent il est faussé par un futur qui n'existe pas.

Ce qui existe et éclipse petit à petit le futur qui devient présent, c'est moi.

Moi qui danse sur n'importe quoi avec le même enthousiasme, moi qui fait des blagues sur le palier avec des inconnu.e.s comme si je les connaissais, moi dans le salon à 4h du matin en train de faire un papillon en papier.

Et ce qui existe très fort, c'est elle.
Sa main dans la mienne.
Tous les temps du monde qui se mélangent.
Avec un futur qui existe. 

mardi 11 janvier 2022

L'équilibre

 



J'ai eu un petit reboot au matin du 1er janvier.

Une discussion nécessaire au sujet un éloignement amical que j'ai laissé se creuser malgré moi.

Parce que j'ai préféré cacher mon coeur qui bat, par habitude. Parce qu'avant ça se passait toujours mal. Réflexe d'un membre fantôme qui n'existe plus. Les larmes ont coulé mais elles ont hydraté notre amitié (toujours dans la métaphore qui percute n'est-ce pas).

Y'a des nouvelles données dans ma vie, et ça m'a demandé un petit ajustement, qu'en fait je réajuste encore. En avançant tous les jours avec le chant des oiseaux dans la forêt de mon cerveau.

Puis après j'ai eu une crise d'appendicite foudroyante qui a chamboulé pas mal de chose et engendré l'existence d'un groupchat mêlant mes parents, mes potes et ma copine, en voilà un bel équilibre.

En équilibre ma main dans la sienne (ou les deux, par dessus la table, comme les gens cliché au restaurant, par dessus nos ordinateurs), puis des jours seules, ma propre main dans la mienne, pour avoir le temps de se manquer (je sais que tu vas lire, et je te fais un bisou sur ton nez), le temps de toujours me connaître, d'être une femme forte et indépendante, qui a sa vie et ses projets, mais qui fait quand même des playlists à en faire pâlir Emily Dickinson.


Tout garde une aura d'aventure. Les histoires que je me suis racontée pendant 5 ans étaient fausses. Je ne suis pas impossible à aimer, romantiquement ou non, je ne suis pas plate et beige, je peux communiquer mes émotions, je sais faire des choses par moi-même,  et ma niaiserie ne m'empêche pas d'être une personne à part entière.


Ca va être très bien. C'est déjà très bien. Ca l'a toujours été, même quand le terreau autour de moi était si sombre que je ne comprenais pas qu'il serait fertile.