dimanche 12 décembre 2021

Obv(iou)s



Ce matin j'ai pleuré. De joie. De joie niaise.


Elle regardait son téléphone, elle cherchait comment nommer notre tricount, et, sur son baffle, elle avait mis une playlist que j'avais faite en pensant à elle. 

L'intro familière d'obvs de Jamie XX s'est lancée, et tout d'un coup c'était presque trop d'évidence pour mon petit coeur.

Ce morceau ça fait des années que je l'écoute et qu'il me fait penser au sentiment amoureux mais il n'a jamais été la bande son de quelqu'un. Il ne collait à personne. J'ai enfoui ma tête sous la couette. Elle a ri et l'a soulevée. "Mais, tu pleures?"

De plénitude oui. De calme après des tempêtes dans des verres d'eau. Je pleure parce que toutes les relations, aussi courtes furent-elles, dans lesquelles j'ai été me demandaient énormément d'efforts, que je faisais sans me questionner parce que je pensais que c'était sensé fonctionner ainsi. Je pleure parce que ça fait cinq ans que je ne faisais que courir après des gens qui voulaient pas de moi, que j'ai appris péniblement parfois à me donner plus d'amour à moi-même. Je pleure parce qu'après ce long travail, douloureux, j'ai réussi à comprendre que je me suffis et qu'un jour quelqu'un arriverait comme une cerise sur le gâteau. Sans grand bruit, sans fracas, sans quiproquo, sans discussions interminables sur "qu'est ce qu'on est", sans tempête dans un verre d'eau.

Je pleure parce que là, tout d'un coup , un dimanche matin, la chanson colle à quelqu'un.


Obvious.

lundi 29 novembre 2021

Raclette





Picture this: Y'a trois semaines je pleurais chez mon ex en lui disant que personne n'allait plus jamais avoir des sentiments réciproques envers moi.


And now picture this: Hier soir j'étais de nouveau chez lui, autour de la table avec plein de gens que j'aime énormément, et je tenais la main de quelqu'un. Et elle me tenait la main aussi. 



Je sais pas quoi dire de plus.

Quand elle me tient la main elle fait le truc du pouce.

On se tient la main quand on dort.

Et elle fait le truc du pouce.

lundi 8 novembre 2021

lettre à un futur amour part 5

Alors picture this:

Hier soir j'ai été pleurer chez mon ex et je lui ai parlé de toi. Enfin l'idée de toi. Je sais toujours pas qui t'es. Qu'est ce que tu fous d'ailleurs. Est ce que tu appartiens au passé et pas au futur? Est ce que tu es déjà venu.e faire un petit tour dans ma vie et maintenant c'est fini y'a plus qu'une étendue d'amour platonique? J'ai allumé mon ipod en pensant à toi, en me demandant où tu es et y'a come to me d'åtna qui s'est mis en aléatoire.
L'univers rigole bien je crois. Il me regarde en se disant que je suis naïve ou que sais-je. Je sais que j'ai encore des leçons à apprendre et que c'est pour ça que t'es pas là. Ou alors tu l'as été mais vu que j'étais pas prête ça n'a pas marché.

T'es où putain il fait froid.

mercredi 3 novembre 2021

Pas d' heure pour la tristesse.





 La tristesse est entrée par la porte de ma chambre vers 11h30 ce matin.

C'est ma faute j'avais pas fermé la porte. Puis naïvement je pensais encore que la tristesse vient la nuit parce que le soleil lui fait pleurer les yeux, et que par vengeance elle veut s'installer dans les miens.

Tout d'un coup le nuage blanc qui flottait au dessus de ma tête depuis deux semaines s'est gonflé d'eau et est tombé à mes pieds.

Je suis en train de me remettre dans une situation qui va être complexe à naviguer. On prend des gens différents et on recommence. J'ai beau réagir plus vite qu'avant, je continue à aller vers des personnes qui me disent clairement qu'on n'est pas dans le même futur. Et moi j'hoche la tête et je suis vraiment prête à être autre chose et puis le long de la route le costume que j'avais fabriqué pour l'occasion tombe et je me trouve vulnérable en plein chemin, et la personne continue sans moi. Ou en tout cas pas avec moi.

Et deux fois la même situation en quelques mois c'est un peu beaucoup pour quelqu'un qui navigue tout en ne sachant pas vraiment lire une carte. Je peux naviguer une mer à la fois. Mais pas deux. Je crois qu'il va falloir que je parle avec celle qui a soufflé ce petit nuage blanc en direction de ma tête. Ou alors elle n'a rien fait du tout et c'est moi qui suis convaincue qu'elle a créé ce petit nuage.


Je réagis plus vite qu'avant mais y'a pas d'heure pour la tristesse.

dimanche 24 octobre 2021

La montagne et la mer





"Si tu pouvais regarder par la fenêtre et avoir n'importe quelle vue, ce serait quoi?"

J'ai même pas réfléchi et j'ai répondu à ma grand-mère que je voudrais voir la montagne. Être dans la montagne. En faire partie, comme un caillou. Le petit caillou de compagnie de la montagne.

Elle a dit qu'elle voudrait voir la mer par sa fenêtre. 

Elle m'a dit que je réfléchis trop à mes sentiments. Elle m'a dit qu'elle me verrait bien avec une fille "féminine, un peu comme toi." Elle m'a fait à manger et m'a parlé de son psy qui lui a dit "C'est une autre vie maintenant. Et qu'est-ce que vous allez en faire?"


Qu'est ce que je vais en faire, de la mienne, là maintenant?

Les mots de la bouche des gens que j'aime, ceux de ma psy, des astres et des cartes de tarot me disent que j'ai fait un long chemin. Je sais qu'il n'est pas fini et maintenant je sais qu'il n'a pas de fin, enfin, pas de but précis mon chemin. Avant je voulais qu'au bout du chemin il y ait quelqu'un qui m'aime romantiquement. Mais en fait mes besoins d'amour (bonjour Lorie) sont déjà comblés. Moi j'ai un squad qui pétille, qui marche au ralenti en arrivant en soirée, j'ai plein d'amour dans mes poches, qu'on m'a glissé dedans ou que j'ai moi-même laissé traîner là. Le froid s'installe mais le soleil est toujours là pour embrasser mes paupières. Je m'attache de façon anxieuse à des gens qui évitent l'attachement. Je me raconte des petites mythologies dont j'espère changer la fin quand ces personnes changeront d'avis. Mais j'ai plus trop envie de me raconter des histoires en espérant changer la fin de la toute première. Des gens vont encore m'abandonner. Et c'est pas grave.

Les gens sont des petites vagues et laissent quelque chose dans l'écume. Y'aura toujours les montagnes, y'aura toujours les vagues, y'aura toujours les baisers du soleil sur mes paupières.

dimanche 17 octobre 2021

Un an pile.




Il y a un an pile, le dimanche en fin d'après-midi je suis arrivée en larmes chez mes parents, parce que mon petit coeur venait d'être brisé (à 95% par moi-même).

Ce matin j'ai somnolé, joui, fait des pancakes pour moi et quelqu'un, tout comme il y a un an, mais pas avec la même personne, et pas dans le même état d'esprit.

Puis j'ai été frapper à la porte de chez mes parents. Mon papa m'a ouvert la porte, encore en pyjama, et est retourné se coucher. Ma soeur et sa maman étaient dans la salle de bain, j'ai été m'allonger sur le lit parental entre mon père et le chat endormi,  et je lui ai débriefé mon week-end en une seule phrase.

"J'ai dormi avec un garçon cette nuit.  C'était sympa mais...Je crois que je préfère les filles, en fait." (en vrai je voulais dire que je préfère coucher avec des personnes à vulve  parce que genre =/= appareil génital mais j'y vais mollo dans l'éducation de mes parents, là ils sont en train d'apprendre les pronoms neutres)

Ma soeur nous a rejoints et nous a raconté des sottises qui ont secoué nos corps de rires, puis ma belle-mère est venue se percher sur le bord du lit. Quand je pense qu'il y a un an je pleurais sans pouvoir m'arrêter. 


Quand je pense que vendredi soir je dansais seule dans un salon avec une fille aux mains aussi douces que son sourire, que samedi j'ai passé la nuit dans les bras d'un ancien amant, et que là, seule dans mon salon, mon salon à moi de mon appartement, mon vrai de vrai où je vis seule, j'ai l'impression que l'Univers a encore fait un de ses tours de passe passe. J'ai pas regardé pendant un moment, j'ai perdu le jeu de vue, et hop. Transformation.


En un claquement de doigts, à chaque fois. Je regarde, je regarde pas. Et hop. Transformation.

dimanche 10 octobre 2021

La vie est un bain.





 Je viens de prendre un bain. J'ai encore mis trop de mousse. La vapeur a nettoyé les embouteillages de mon cerveau, les chemins et connexions se sont désencombrés, et tout est sorti par le siphon quand le bain est devenu tiède.

J'ai un  peu envie de prendre un bain avec une certaine personne mais c'est pas une bonne idée, alors j'attends que ça passe. Les bains seule c'est bien. Je peux réfléchir à voix haute, ne pas me soucier de la température, du temps passé, de la position dans laquelle je suis. Mais mon bain est tellement grand, je m'assieds dans un coin et y'a de la place pour quelqu'un d'autre. J'ai envie de prendre un bain avec mes amies. Parce qu'en fait maintenant la nudité je m'en fous, grâce à un bain de minuit en italie. J'ai envie de faire couler un bain pour les gens que j'aime qui en ont besoin et m'asseoir sur le rebord juste pour parler.

Quand j'étais petite je prenais des bains avec ma maman. On prenait aussi mes jouets dedans. Quand je le prenais seule chez ma grand-mère elle s'asseyait sur la toilette et on rigolait tout le long, on inventait des chansons.  Mon autre grand-mère me rinçait les cheveux avec un petit arrosoir en plastique, tout en me disant "grandis petite fleur, grandis", tandis que je me levais lentement. Ma soeur m'appelait de la salle de bain en cognant contre le mur pour que je vienne parler avec elle pour que le temps passe plus vite.

Dans l'eau mon esprit a les idées plus claires. Y'a un tri qui se fait, un nettoyage. En flottant dans la mer, sous la douche, dans un bain, sous la pluie.


La vie est un bain.

Quelqu'un veut venir prendre un bain avec moi?


dimanche 3 octobre 2021

28 ans et trois quart de concepts




Concept: Avoir 28 ans.

Concept: Être en vie.

Concept: Mettre fin à une relation romantique d'un commun accord, vouloir rester potes, mais encore avoir du désir pour cette personne, parce que non ça ne passe pas en une semaine en fait.


48 minutes à pieds de retour sous la pluie, 48 minutes pour réfléchir à ne pas réfléchir. 

Le tram n'est pas passé. 

Parfois le tram ne passe pas même si le panneau l'indique. Mille métaphores cachées derrière le tram absent.

Un jour les choses seront aussi évidentes qu'écrire un poème, aussi évidentes que mes amours amicales, aussi évidentes que de m'endormir sur le canapé chez mon père.

Et si elles ne le sont pas c'est qu'elles ne sont pas sensées être. Et ce qui n'est pas évident ne doit pas être forcé.

C'est aussi simple que ça les choses complexes. Je prends mes pulsions hormonales et je les fous sous mon tapis persan. Tout un réseau de nerfs dans mon corps qui veut des choses que je ne peux pas lui donner, qui va me faire la gueule. Mais on ne donne pas de chocolat à un chien même si le chien en veut. Et on n'agit pas sur son désir pour des gens avec qui on sait que ça marchera pas. Les prises de tête ça fait de beaux poèmes mais j'en ai déjà écrit des centaines.


Concept: être en vie, très fort.



dimanche 22 août 2021

Très en/vie



 J'ai l'impression de réapprendre à être en vie.

J'avais perdu le mode d'emploi, il est tombé quelque part sous le plancher de mon ancienne chambre à l'autre bout de Bruxelles. Je savais plus comment on fait, j'appuyais sur tous les boutons en même temps puis j'ai juste arrêté d'essayer et je me laissais porter par mes instincts les plus obscurs, à vivre mon mythe de la caverne dans mon microcosme. 

Les feuilles tombent des arbres, les fleurs fanent, et moi j'étais en dépression. Je me rends toujours compte des choses comme ça des mois après, jamais au moment même. Comme si je retombais sur un film qui me disait vaguement quelque chose, parce qu'en fait je l'ai vécu.

Le soleil m'a un peu sortie de ma torpeur, mes proches aussi, mais je sais pas y'a eu un déclic quelque part dans la cage thoracique, celle qui est passée par mille états, j'ai l'impression qu'elle a été en acier, en bois, en verre, en pierre, prête à toutes les adaptations pour contrer tous les chocs possibles.

J'ai laissé le sel de la mer rentrer dedans, j'ai laissé des mains me toucher, j'ai laissé des rires la faire gonfler, et la mon coeur est tellement rempli qu'il pourrait exploser, mais il se remplira encore à l'infini.

La liste de certitudes est courte: J'ai 28 ans, trois cicatrices, une vingtaine de cheveux blancs, un grain de beauté mignon sur la paupière, je suis queer, et tout ira bien. Tout ira très bien.

mercredi 26 mai 2021

Dedans dehors






Aujourd'hui par hasard j'ai été faire du yoga.
Et entre deux inspirations, la tête à l'envers, il s'est passé quelque chose.
Je me suis subitement vue de l'extérieur et j'ai débloqué le sentiment que j'avais sur le bout du coeur depuis des semaines.
Je suis en dehors du monde tout en étant dedans. J'ai l'impression de ne plus être le personnage principal que j'étais. Je suis toujours la protagoniste de ma vie mais j'ai un autre rôle dans le monde, ou en tout cas c'est une autre facette, jusqu'ici très cachée, qui est sortie de sa torpeur pour prendre un peu le dessus. Je ne suis plus que la bouche je suis aussi l'oreille, je ne suis plus la main nerveuse je suis aussi les veines qui la font vivre. Je suis intérieure pour mieux être extérieure.  Je creuse et je façonne.

J'ai toujours eu des introspections très publiques. Je passais plus de temps à dire que j'étais en introspection qu'à réellement l'être. Je parlais. Je questionnais des relations. Je parlais. Je questionnais mon rapport aux hommes. Je parlais. Je questionnais mon anxiété. Je ne sais pas dire ce que je suis en train d'introspecter, mais en tout cas je suis certaine d'être en train de le faire.

Et là je regarde les autres protagonistes vivre, et je vis parmi eux. Il existent avec fracas, d'autres sont plus silencieux. Certains sont assis et d'autres dansent, certains sautent à pieds joints dans le chaos, d'autres me racontent des histoires. Et moi j'observe et j'écoute depuis mon intérieur. Et peut-être que cette fois-ci je ressortirai différemment. 


dimanche 9 mai 2021

Un rencard géant.






J'ai reçu un message d'Asma qui me disait "Je vais en terrasse, viens"

J'ai enfilé ma veste en jeans, celle des beaux jours, j'ai dévalé les escaliers et j'ai traversé une partie de Saint Gilles à pieds.

Mon coeur battait comme si j'avais un rencard avec un.e crush de longue date. Je me faufilais sur les trottoirs sur lesquels des terrasses avaient poussé comme des fleurs du jour au lendemain. 

Je croisais des regards inconnus et ils me faisaient des effets de peintures au musée. Tous ces visages étaient beaux, l'atmosphère était onirique. 

J'avais oublié qu'on était plus d'un million dans cette ville, j'avais oublié que les visages ne s'arrêtaient pas aux yeux. J'avais oublié les bruits de chaises métalliques, le brouhaha de fond, mon coeur qui palpite face à de la nouveauté, les atomes exaltés par la spontanéité.


Putain on est un million, putain je suis vivante, putain.

dimanche 2 mai 2021

Corps

 Des fois j'arrive pas à habiter mon corps. 


J'ai l'impression qu'il est une maison et que quand un changement s'y opère sans m'avoir demandé mon avis, je préfère emménager dehors que dedans. Je sors dans le jardin et je dors dans une tente. Et je l'observe et j'arrive pas à comprendre qu'il est à moi. Que je dois être dans la maison, parce que si je suis pas dedans, où est ce que je vais habiter?


Mais je boude. Je boude quand le papier peint me plait pas, j'ai envie de l'arracher en hurlant. Mais il s'enlève pas. Il m'a pas demandé mon avis il a poussé pendant la nuit comme une jungle silencieuse. Parfois faire un tour en dehors de mon corps ça m'aide à respirer mais après je sais plus rentrer dedans, y'a jamais eu de clé.


Alors de dehors je scrute la maison, je regarde ce que j'aime pas, je la fixe encore, encore, encore, jusqu'à ce que mes yeux fatiguent. Et ma maison elle veut juste que je l'habite. Elle veut que je la décore, elle veut que je m'adapte à ce que je ne peux pas changer. Je crois que je rends ma maison triste parfois. 

dimanche 11 avril 2021

Passivement active.

C'est bon ça suffit. 

I'm done.

Basta.

Les déclics se font depuis des années, de mois en mois et de semaine en semaine, et parfois les rouages reculent. 

J'en ai marre d'attendre. Quand je le cherche pas j'attends la gueule ouverte que l'univers m'envoie de l'amour romantique en plein dans les bras, et puis quand j'en ai marre d'être inactive, je suis à l'affut, aux aguets, en chasse presque. Je suis pas vraiment assise mais pas vraiment debout. Je suis pas vraiment active et pas vraiment patiente.

Et en fait ça me fatigue. J'ai encore des réflexes sur lesquels je dois travailler pour être bien avec moi-même avant d'accueillir plus d'amour dans mes bras, j'ai encore des peurs à creuser, je dois m'asseoir à table en tête à tête avec le rejet et lui dire quelques mots. Puis je crois aussi que le rejet à des choses à me dire.





dimanche 28 mars 2021

Un peu de vie, beaucoup de rire.

 Je crois que j'ai réussi à débloquer des choses. 

Adossée au comptoir de la cuisine de mon père, je lui ai dit que plus je grandis moins j'en ai quelque chose à foutre. Pas un manque d'empathie mais j'ai moins peur du regard des gens, et surtout du mien en fait parfois.  J'ai simplifié mes buts dans la vie et maintenant j'en ai un seul: être heureuse.


Alors oui c'est vaste et flou et vague et utopique mais justement, tout ce qui sera dans la définition de ce but va fluctuer avec moi, grandir, se resserrer, se déplacer, et je suis excitée de partir à l'aventure une fois deux fois mille fois, j'ai hâte de changer d'avis, de revenir sur mes décisions, des les prendre et reprendre trois fois, de me chuchoter des promesses, d'en tenir certaines, d'en oublier d'autres, pour m'en rappeler sous forme d'épiphanie dans ma douche six mois plus tard. Le but est vaste, les moyens sont multiples, j'en aurai une armée, parfois au repos, parfois en guerre et souvent en paix.


Ca va être vaste et flou et vague et beau. Et ça l'est déjà.

dimanche 21 mars 2021

Des échos flous

 C'est étrange de ne plus connaître quelqu'un, tout en restant en périphérie l'un.e de l'autre. Ex quelque chose, présentement rien, futur on ne sait quoi.

Je connaissais le surnom de son père, ce qui s'était passé avec ses ex, j'avais vu des photos d'enfance, et là j'entends que des échos qui résonnent tellement que je suis pas sûre de ce qu'ils disent.

Je sais où iel va vivre, par une personne chère qui nous est commune,  et je sais même pas à quoi ressemblent ses cheveux en ce moment. Je n'ai plus le privilège de lae connaître, et je respecte ça. Je regarde même pas ses réseaux sociaux. Iel veut pas de moi activement dans sa vie, j'ai pas à y être passivement, depuis une vitrine opaque. Iel est flou.e. J'ai plus accès à la version nette. 

Je sais pas pourquoi j'écris tout ça, j'écris si souvent sur l'amour romantique et son absence, mais là j'ai trouvé les mots sur ce que je ressens, et même si le désir romantique n'est plus là, je veux pas avoir sa version floue. Je veux la version nette, avec le son clair, sans décalage. Mais c'est comme ça. Et c'est pas grave.


Un jour j'aurai quelqu'un de net face à moi encore une fois. Et ce sera tout aussi beau.

dimanche 14 mars 2021

En coloc avec mon coeur.

Ca fait vingt huit ans que je cohabite avec mon coeur dans le même corps.

Je crois que je commence à bien le connaître, à anticiper ses réactions, à en rire des fois, et souvent encore je serre les dents.

Parce que là il fait tellement bien son affaire qu'il me donne envie de romance.  Mais je le connais ce petit, et dans quelques battements il voudra courir les rues droit vers le soleil sans aucune envie romantique.

Alors au lieu d'essayer de le (re)tenir, je vais le laisser faire sa vie. On va voir comment ça se passe.

dimanche 7 mars 2021

Des petits soleils

Je crois que j'ai jamais été aussi excitée de ma vie à la vue et à la sensation des signaux du printemps qui approche.


Y'a des petits morceaux de soleil dans mon quotidien, j'ai l'impression que je les avale et que le soleil en moi se reforme. Je crois qu'il était un peu éteint, pour plein de raisons à la fois. Je crois que maintenant je sais mieux comment le rallumer.




dimanche 28 février 2021

Le futur du futur.

 Avant je pensais tout le temps au futur. Quand j'attendais le bus. Quand j'étais en cours. Quand je marchais. Parce que le présent me plaisait pas. C'était un futur scénarisé. 

Puis avec les années j'ai vécu au présent. Et j'avais plus hâte d'être dans tel scénario, j'avais hâte d'être maintenant. 

Sauf que maintenant est coincé depuis mars passé, et à part quelques parenthèses je n'ai plus hâte d'être maintenant. J'ai hâte d'être dans un autre scénario, à la date totalement théorique. Ca fait un an que j'arrive pas à écrire en longueur sur quoi que ce soit à part la peine de coeur annuelle.


Je veux le printemps dans l'air et sur ma peau et je veux l'été et son sel et je veux un automne qui enveloppe et un hiver qui apaise mais putain c'est quand c'est quand c'est quand.

dimanche 21 février 2021

Le faux printemps.

 Le week-end était jaune. Je voyais même pas devant moi dans la rue tant le soleil brillait.

Je voyais des visages découverts, des sourires, des regards inconnus au détour des rues dans lesquelles je me baladais.

Mais il manque quelque chose, il manque trop, il manque du futur proche.

Alors je collectionne les petits moments de printemps, des moments de vie simples. En attendant le vrai printemps. Où les imprévus redémarreront. Et où il y aura beaucoup de sourires.

dimanche 7 février 2021

La fausse fin de l'hiver.






Depuis quelques années je survis à l'hiver en me leurrant avec des dates clé. La dernière c'est mon anniversaire et en un clin d'oeil c'est le printemps.


J'ai passé la journée de mon anniversaire entourée de cris d'enfants encore plus joyeux que d'habitude et la soirée du lendemain entourée d'une poignée de gens que j'aime dans un skate park aux néons blanchâtres.

28 ans et très loin de ce que je m'étais imaginée adolescente, mais la réalité est bien plus belle au fond. En une même journée la semaine passée j'ai passé une heure au téléphone pour parler de mon assurance et de mon épargne pension, puis j'ai fait du skate pendant deux heures. Grandir c'est un équilibre.

Je porte pas de talons, je vis pas dans un duplex, j'ai pas de chat ni de partenaire mais j'ai des ami.e.s qui me font des surprises (et qui finissent par me les révéler), et le coeur plein d'amour.

On a beau toujours être en pandémie, je vois malgré la neige qui tombe le printemps qui me fait signe au loin. Ma torpeur hivernale fait doucement sortir son brouillard de mon cerveau, le chagrin d'amour ne me lance plus des couteaux quand quelqu'un prononce son prénom, et grandir me fait de moins en moins peur.

dimanche 24 janvier 2021

L'étape 3 de la peine de coeur.

 Je sais pas combien d'étapes il y a aux peines de coeur. Elles ont toutes un tronc commun mais vivent leur propre vie, indépendante de ce que mon coeur voulait au départ, puis elles volent de leurs propres ailes.
Mais là quelques jours après l'étape 2, l'étape 3 est arrivée sans vacarme. Subtile.

Ugo a parlé d'iel sans que je m'en rende compte. C'est quelques messages plus tard que j'ai compris que c'était d'iel qu'il s'agissait. Mon coeur s'est emballé quelques secondes, par réflexe, par mémoire musculaire. Et puis c'est tout. Mon cerveau ne lae connecte plus à des choses aussi vite qu'avant. Les sagittaires sont des sagittaires, les britanniques sont britanniques, les personnes aux yeux bleus sont des personnes aux yeux bleus.

Le temps a encore fait un tour de magie. 

dimanche 17 janvier 2021

L'étape 2 de la peine de coeur.

 Je dis souvent que j'adore les peines de coeur. J'adore le reboot de ma personne qui s'ensuit.

Mais ce que j'avais oublié c'est que ce redémarrage n'arrive pas après une bonne nuit de sommeil précédé de larmes. Il vient après des dents de scie, des montagnes russes, des souvenirs qui assomment, des questionnements, des "et si" et des "pourquoi" et des regards dans le vide.

Iel a a passé quatre jours avec moi il y a trois mois et c'est seulement maintenant que j'ai l'impression que mon disque dur interne est en train de redémarrer. J'y pense encore souvent mais avec un sourire. Et les questionnements sur ce qui aurait pu être se sont fait la malle. Parce que c'est fini et c'est tout. Et avec le recul j'arrive à discerner plus clairement tout ce que ça m'a apporté. Et le plus gros c'est que je pense que je n'ai plus peur d'être aimée. C'est curieux comme peur, pour quelqu'un qui a aussi peur de ne pas l'être. Mais mes réactions de biche effarouchée à chaque geste tendre de sa part me montrent que j'étais pas prête à être aimée avant qu'iel ne vienne dans ma vie.

Et maintenant je crois que j'ai plus peur. Et je crois que maintenant j'ai changé d'avis sur mes raisons d'être en couple. Maintenant je veux un.e coéquipièr.e. Pas quelqu'un qui me complèterait. Parce que je suis complète en fait.


Ça fait du bien putain.

dimanche 3 janvier 2021

De petits grands moments.

Vendredi soir, le premier jour de l'an, j'ai parcouru de grands boulevards à pied dans une solitude quasiment totale. Tellement seule que j'ai enlevé mon masque par moments, il n'y avait personne à croiser.


L'an dernier j'avais fait quatre fêtes le soir du nouvel an. Et là j'ai même pas envie de dire bonne année aux gens, par superstition. En marchant dans le froid j'ai fait le point sur l'année passée et sur ce que je pouvais en conclure:

-J'ai jamais été aussi anxieuse de ma vie. Mon anxiété a envahi mon quotidien en février au point que je fasse enfin le pas de commencer à consulter une psychologue.

-Je suis aimée. Très. Par ma soeur qui veut pas me lâcher quand je pars, par la famille de mon amie qui me traitent comme si j'en faisais partie, par mes potes qui me disent que je leur manque, par ceux et celles qui ne me le disent pas. Et j'aimerais me concentrer sur cet amour que j'ai déjà dans mon quotidien plutôt que de penser à l'amour romantique qui en est absent.


-Beaucoup des moments qui ont (et vont) changé ma vie étaient petits, discrets, silencieux au moment où je leur ai fait face. C'est plus tard que je me suis rendue compte de leur taille. Et c'est étrangement rassurant.