dimanche 29 novembre 2020

Le coup de l'eye liner.

 Y'a des parties de moi qui sont ancrées tellement profondément que j'ai l'impression que ne plus les avoir me ferait perdre mon identité, en tout cas dans la façon dont je suis perçue par autrui.


Mon piercing au nez que je ne vois même plus, le fait de ne pas manger de viande, être célibataire,  et, jusqu'à hier, le fait de ne pas porter de maquillage depuis trois ans.

Mais samedi matin je me suis réveillée avec une envie étrange, un peu du genre manger un doughnut en plein SPM ou une envie de changer de coupe de cheveux: j'avais très envie de mettre de l'eye liner. Ca faisait quelques mois déjà que je me demandais si j'allais remettre du maquillage un jour. Mais j'avais peur qu'en en remettant je m'habitue de nouveau à n'aimer mon visage que décoré, et à le scruter pour vérifier que tout soit en place tout le temps. Alors je continuais à vivre cette absence de décoration (alors qu'il y a trois ans je gérais toute sorte de make up) comme ma marque de fabrique. Mais hier matin je suis sortie de mon lit, j'ai ouvert mon armoire, fouillé dans une petite caisse en plastique et j'ai trouvé un vieil eye liner. J'ai fait deux traits, assez bien faits pour quelqu'un qui n'y a pas touché en trois ans, et lors de mes emplettes matinales j'en ai racheté. Et en fait ça n'a rien changé à ma journée. Parce que j'ai plein de facettes et qu'avoir quelque chose sur mon visage ou non ne change rien à ma personne.


C'est tout con comme réflexion. Mais ça fait du bien.


dimanche 15 novembre 2020

Définition de l'amour numéro 27.

Après la lecture de quelques paragraphes d'un livre partagés par Asma, une séance chez ma psy et une conversation avec Ugo, je me suis rendue compte que tous ces papillons dans le ventre et cette nervosité jusqu'au bout des doigts quand j'étais en présence des garçons dont je pensais être amoureuse était en fait peut-être mon corps qui me disait que toute cette électricité c'était pas de l'amour mais bien de l'infatuation. Qu'en fait on ne peut pas aimer quelqu'un qui ne nous aime pas. Que notre corps nous aime, nous protège, que le coeur lui-même fait si bien son travail et que les papillons sont préventifs. Que parfois on a tellement envie d'aimer qu'on fait fi des petites décharges et que dans notre bibliothèque mentale on les associe avec tous ces romans et ces films qui nous chuchotent que c'est juste ça l'amour en fait. De l'électricité. Des papillons qui prennent plein de place. Un estomac noué. Que c'est mignon.

Puis quelqu'un est arrivé.e sans fracas sans grande entrée sans fumigènes sans effets spéciaux. Et c'était calme. Et les silences étaient jolis. Et c'était doux. Et bienveillant. Et les papillons étaient partis en vacances.


Alors peut-être que c'était ça un sentiment amoureux. Comme je n'en avais pas eu depuis ma relation longue il y a bientôt quatre ans. Quelqu'un qui sait quel légume t'aimes pas et qui s'en souvient. Des silences confortables. Et des papillons en vacances.








dimanche 8 novembre 2020

La saison de l'introspection.




J'ai fait couper mes cheveux. J'ai une frange qui encadre mon front et qui y dessine une sorte de coeur.

Je trouve que je me ressemble encore plus fort maintenant.


Et je sais que j'ai dit ça mille fois avant et peut-être que je le dirai encore mille fois, mais là j'ai envie de prendre une vraie pause dans ma "dating life"(comme iels le disent dans les séries américaines sur les gens de mon âge). Pas de crush unilatéral ni réciproque, pas de fréquentation, pas de sexe. Plutôt facile de m'y tenir, on est quand même en pandémie.

Je trouve que ces moments sans personne en vuent me recadrent et me remettent dans mon corps. Comme si je secouais une boule de neige et que la neige retombait. Et j'ai l'impression que maintenant, les périodes d'introspection sont moins douloureuses et les petites et grandes aventures qui le encadrent sont de plus en plus saines. 


Je crois que c'est ça grandir en fait. C'est apprendre de mille façons différentes jusqu'à ce qu'on comprenne quelle est la bonne façon d'apprendre pour soi

dimanche 1 novembre 2020

Se mouvoir dans l'entropie.






L'autre soir j'ai demandé à Lidia si elle aussi elle trouve que l'Univers ne nous donne jamais trop de stabilité à la fois.  Que le mouvement du déséquilibre nous fait avancer.

Parce qu'être sur une corde raide ne laisse pas beaucoup de choix autre que d'avancer. Et qu'une pièce chaleureuse avec un feu de cheminée et un gros fauteuil moelleux et la porte fermée ça ne donne pas envie de sortir voir ce qu'il y a derrière la porte.

Cette semaine la vie m'a parue étrangère à moi. J'ai beaucoup dissocié, j'ai eu beaucoup de mal avec mes émotions et mes ressentis, j'ai essayé de les rejeter mais les mécanismes de défense défectueux commencent à rouiller avec le temps. Les mécanismes de réconfort sont aussi à ranger au placard: pas de concerts, pas de bars, pas d'expos, beaucoup moins de jolis hasards aux coins des rues, et les abysses de mon cerveau qui me font parfois très peur.

Mais ça va aller.

Ca va toujours au final.