dimanche 28 octobre 2018

Le bonheur est jaune.



Après avoir tiré sa carte de tarot, Tony est resté assis près de moi tandis que les derniers guerriers de la soirée dansaient sur la piste. On a parlé de nos apprentissages qui ont suivi nos anniversaires des vingt cinq ans et leur crise existentielle de coutume.
Ma crise de quart de siècle a fait le grand nettoyage et j'ai arrêté de chercher l'amour là où il n'y en a pas et l'approbation ailleurs qu'en moi-même (ou presque, j'y travaille)
Et ce matin en laissant mon rire partir au vent par-dessus les champs de colza, les autres rires qui parvenaient à mes oreilles m'ont confirmé qu'en m'accordant enfin un peu de confiance en moi-même, j'ai réussi à m'entourer d'amis fleuris. Comme moi ils laissent la pluie tomber pour mieux profiter du soleil. Comme moi ils s'entourent d'une petite jungle qui d'un côté rassure, d'un côté pousse à sortir de son jardinet préfabriqué.
Les gens sont des fleurs et le bonheur est jaune et il s'éparpille par tous les moyens. Même en hiver.


       Ce tournesol va survivre à tous les hivers
                     (Ici aprés 5h de sommeil)
Deux de mes amis fleuris

dimanche 21 octobre 2018

Lettre à un futur amour III

J'ai commencé à écrire cette lettre à 4h du matin, saoule. Alors je laisse la version originale ici et retapée en dessous.



Je  ceois qu'il y a encore eu méprise. Ou peut être qu'on est en décakage horaire. Je 'tattend paq. J'ai décolé sans toi déja. Si t'es pas prêt c'est pas grave. Je ne t'zn veux pas. Mais ne t'attends pas à ce que je mette tout en pause dès que je suis sûre que c'esh bien toi qui point à l'horizon. Tu t'immisceras là où il y a place et vice versa. Jveux continuer à danser et me questionner en regardant les étoiles et manger un reste de pâtes réchauffées avec trop de poivre en rentranr chez moi à 4h du matin et je veux pas que tu trouves quoique ce soit à y redire.


Je crois qu'il y a encore eu méprise. Ou peut-être qu'on est en décalage horaire. Je t'attends pas. J'ai décollé sans toi déjà. Si t'es pas prêt c'est pas grave. Je ne t'en veux pas. Mais ne t'attends pas à ce que je mette tout en pause dès que je suis sûre que c'est bien toi qui point à l'horizon. Tu t'immisceras là où il y a de la place et vice versa. J'veux continuer à danser et me questionner en regardant les étoiles et manger un reste de pâtes réchauffées avec trop de poivre en rentrant chez moi à 4h du matin et je veux pas que tu trouves quoi que ce soit à y redire.
Et quand ce sera le bon moment on se trouvera sans fracas. Et ce sera évident.

Je suis prête. Mais te presse pas. On se croisera quand il le faudra.

A tout à l'heure.

dimanche 14 octobre 2018

Un magnifique chaos.




"Tu te vois où dans cinq ans?"
"Heureuse"
"Mais c'est trop flou ça, c'est quoi ton projet sur les cinq années à venir? Tu veux un mec? Des enfants?"

Cette conversation qui a commencé légère et drôle avec une amie d'une amie qui connaît un gars que je trouve super beau (Bruxelles est petite comme ma patience et ma faculté à ne pas raconter ma vie au bout de deux minutes) a vite pris une tournure qui a ébranlé mes rares certitudes du moment.

"Là je suis contente ça fait quand même deux trois mois que j'ai pas vraiment de kiff sur quelqu'un, ça fait du bien."
"Ohlala mais t'as du trop te faire chier?!"
"Bah non justement vu que personne n'occupe mes pensées h24 j'ai du temps pour mes études, mes potes, mes projets personnels et artistiques."
"Ouais c'est ce que tu te dis mais t'as envie d'un mec dans le fond non?"
"Bah oui des fois mais j'ai pas envie de freiner tout ce que je fais et me focaliser sur une relation. Même la phase de fusion des premiers mois j'en veux pas."
"Mais quand ça arrivera tu le voudras."
"Non j'ai pas envie de ça justement j'ai envie de continuer à vivre ma vie je veux pas me poser et ne plus avoir de temps pour tout ça, j'ai peur de plus rien faire, de m'emmerder et pire de pas me rendre compte que je m'emmerde"
"Mais si tu continues à te dire que tu veux pas de mec tu vas pas en trouver un".

Je suis partie de chez ma pote d'humeur étrange. Au détour de cette conversation je me suis dit qu'en fait si ça se trouve je suis super malheureuse sans mec et qu'à force de bien aimer ma vie telle qu'elle est maintenant je trouverai jamais quelqu'un qui viendra se rajouter sainement à cet équilibre.
Je suis passée à une autre fête où l'état d'ébriété de mes amis faisait contraste à ma sobriété étincelante et je suis partie tôt retrouver un ami qui sait toujours trouver les quelques mots tranchés pour me ramener sur terre après mes humeurs embrouillées.

Et ce soir en me lançant officiellement dans une merveilleuse aventure artistique qui me met du soleil dans les organes je suis maintenant certaine que mon joyeux chaos m'équilibre. Les croix dans l'agenda et les imprévus. Le regard triste puis les grands sourires. Les idées précises quant au futur et les plans sur la comète. Je garde mon chaos parce qu'il pousse comme un jardin anglais. Je garde mon chaos parce qu'il m'aide à grandir. Je garde mon chaos parce qu'un jour quelqu'un se promènera dans ce jardin et le trouvera beau tel qu'il est. Quand ce sera le moment.
Et le moment viendra à point.
Et en attendant, je n'attends pas. Je vis.


jeudi 4 octobre 2018

"Didith elle veut pas d'amoureux mais elle parle beaucoup de garçons"-ma soeur de 8 ans.

Alors déjà miss smarty pants c'est pas parce que je trouve que quelque chose est chouette que j'en veux un à la maison.
Mais du haut de ses 8 tours dans l'univers elle a un bon argument.

Je sais qu'être célibataire n'est pas une phase entre deux périodes en couple et que le couple n'a pas à être la norme. Que je suis heureuse seule. Mais parfois ma logique est assommée par mes hormones.
Je me rends compte que quand personne ne m'intéresse (que je ne fréquente pas un mec, que je ne tourne pas autour de quelqu'un etc), au bout d'un moment mon cerveau a des envies de romance.
Et alors il sélectionne une enveloppe corporelle sur laquelle il projette des années de stéréotypes hollywoodiens et de discussions entre copines les soirs d'ivresse.
Dans les cas d'absence totale d'inspiration mon cerveau prend même des célébrités. Mais là il s'est calé sur un garçon croisé trois fois et même si je sais que dans un mois j'aurai changé d'avis, j'ai envie de faire dix enfants avec lui et les élever dans la montagne. Avec des chèvres naines.
Faites vos dons.


lundi 1 octobre 2018

Etape un: se perdre.

Se perdre et tout mélanger. Une pincée de ce qu'on veut et un bol rempli de ce qu'on ne veut pas, à moins que ce ne soit l'inverse. L'apparence qui correspond à l'intérieur et le flou entre les deux qui grandit et le dedans ressemble au dehors.
Ce qu'on pense penser. Ce qu'on veut penser. Qui finissent par manger ce qu'on pense vraiment.
Se perdre et faire du sur place. Là cette fois ci c'est la bonne. Elle c'est moi. Je suis sûre. Peut-être. Et c'est ça que je veux. Dont j'ai besoin. Ce que je veux vouloir.
Se perdre et se regarder bien en face. Les yeux dans le coeur. Et sortir de leur cachette certaines facettes.
J'avais oublié que j'étais du genre à lire debout dans le tram à en risquer d'oublier de descendre.
J'avais oublié que je pouvais dessiner pendant des heures.
J'avais oublié que je laissais des petites attentions aux autres comme le petit poucet, sous la trace d'origami posé sur le bureau ou d'un post it sur le mur.
J'avais oublié ce qui me fabriquait moi. Ce qui me vient de moi et pas de quelqu'un d'autre.
Étape deux.
Se (re) trouver.

Photo:en train de faire un origami papillon pour ma grand-mère.