lundi 23 avril 2018

All in.

Je l'ai serrée dans mes bras une dernière fois et j'ai avancé pour traverser la rue. Je me suis retournée et j'ai vu qu'elle pleurait dans ses bras, alors je suis retournée sur mes pas, elle a pleuré dans mes bras, pendant qu'on marmonnait qu'un an ça passerait vite, ses larmes ont mouillé mes cheveux, je l'ai lâchée et j'ai traversé la rue. Arrivée sur le trottoir d'en face j'ai commencé à disparaître au coin de la rue et j'ai hésité. Alors j'ai couru tandis que le feu allait passer au vert pour les voitures, j'ai mis mes bras autour d'elle une dernière fois, la joue appuyée sur son sac à dos pendant qu'elle pleurait encore et lui aussi il pleurait (et là j'avoue que je sais pas trop pour quelle raison exacte elle pleurait à ce moment là, parce que quitter ce pays voulait dire me quitter moi et mon amitié ça voulait aussi dire le quitter lui et son amour), puis je suis partie, son collier autour du cou. J'ai porté la main à mes yeux mais rien ne coulait.

En la rencontrant fin janvier, le deuxième jour où je l'ai vue à mon travail, je lui ai dit en mettant mon bras autour d'elle "toi et moi on va être amies." Tout en sachant que l'amitié fusionelle qu'on a eue aussi rapidement qu'un claquement de doigt allait avoir une date de péremption que je connaissais: le 21 avril.

C'est bizarre de commencer quelque chose quand on connaît la date de fin.
Et pourtant je crois que je comprends maintenant à quel point ça vaut la peine de tout donner quand même. Ca vaut la peine de tout donner même quand le bonheur ne va pas s'éterniser. Ca vaut la peine de rire très fort même si à la fin on sait qu'on risque de pleurer. Je crois que ça s'applique pour un peu tout. Jetez vous à l'eau. Même si elle est profonde. Même si parfois y'a des requins. Puis promis, c'est plus sympa qu'on ne croit, les requins.



Ma petite quebecoise en fleurs

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire