dimanche 20 mai 2018

Des chemins de travers(e)




Hier soir en rentrant chez moi j'ai eu une de mes conversations silencieuses avec la lune.

Elle en était au même stade que le tatouage sur mon pouce alors je le levais vers elle. 
Puis j'ai écrit des mots qui au final étaient si personnels et si décousus qu'ils n'ont de sens que pour le moi d'hier soir. Le moi d'aujourd'hui ne les comprend déjà plus trop, ils sont trop distants, je ne les entends pas bien.


Aujourd'hui j'ai lu une petite phrase qui m'a touchée "j'espère que le moi du futur s'éclate". Et j'ai repensé à l'an dernier. Aux six derniers mois. A toutes ces petites souffrances adossées les unes aux autres qui n'avaient pas l'air d'être plus que des petites épines mais bout à bout étaient un domino de douleurs fulgurantes. Mais c'est moi qui poussait les dominos. Sans m'en rendre compte. De décision stupide en décision stupide. Sortir en semaine, sécher ce cours là, repousser un devoir, sortir encore, sortir pas parce que j'en avais envie, sortir pas parce que ça me rendait heureuse, sortir par principe, écraser les mots que j'arrivais pas à sortir de mon âme en dansant, être fausse à force de vouloir être une certaine moi, rater mes études, courir après des garçons que je voulais même pas, fuir quelque chose mais je savais pas quoi.

Il y a des moments clé dont on ne se rend pas compte de l'importance sur le moment même. 
Hier en parcourant mes notes dans mon téléphone j'ai su remonter à mon dernier foirage ultime de 2017. 13 octobre. 22h25. Son prénom avec une faute et son nom de famille.

Je savais pas que j'allais causer trois crises de larmes au moi du futur. Je savais pas que j'allais encore pousser un dernier domino, un domino que lui m'a tendu en souriant.

Mais je suis reconnaissante au moi du passé. Parce qu'en prenant tous les chemins de travers, en trébuchant, en tombant, en titubant, on a vécu. On a vécu très fort. Et on va vivre encore très fort. Mais main dans la main. Moi et moi-même. Moi et mes vrais mots. Moi et mes vraies envies. Moi et moi et moi. Pour que moi du futur soit heureuse. Encore.

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