dimanche 24 février 2019

Face your fears.




J'ai jamais été une personne très sportive, je crois que j'ai toujours été plutôt du genre à lire ou à me trouver les doigts plein de peinture et autres encres.
Quand j'ai été en couple pendant plus de 4 ans avec un passionné de vélo qui en a même fait son métier, je m'étais dit que j'allais m'y mettre pour lui, mais après m'avoir fabriqué un vélo en plein hiver sur lequel je voulais monter au printemps, quand j'étais enfin prête à doucement commencer celui-ci était déjà en pièces détachées dispersé dans tout bruxelles. Du coup j'ai laissé tomber l'idée. Surtout quand il m'a dit qu'en fait vu le genre de personne stressée que je suis ça n'irait pas dans la circulation et que j'allais trop angoisser etc (et après un ptit épisode sur un rond point de la mort à Berlin effectivement c'était pas faux). Donc j'ai rangé l'idée de vélo très très loin dans un dossier nommé "jamais de la vie non merci salut", tellement que c'est devenu une blague récurrente dans ma bande de potes coursiers et ex coursiers à vélo. Rien que l'idée de monter sur un vélo m'angoissait (vive l'anxiété! wouh)

Mais au début de cette semaine, quand je disais à l'un d'eux que j'allais être bénévole aux championnats des coursiers, et que l'organisatrice que je connais avait dit que ce ne serait pas un problème que je n'aie pas de vélo, celui-ci m'a proposé un vieux vélo à lui. L'angoisse est sortie de mes poumons par ma bouche "non jamais de vélo ça m'angoisse ça ira pas". Mais une demie heure après, alors qu'on parlait d'autre chose, un autre sentiment est né dans mes poumons. "Il ressemble à quoi le vélo?". On a été voir le vélo. J'ai regardé le vélo. Et c'était mon vélo. Vieux, un peu rouillé, bleu clair, le guidon turquoise. Et quand j'ai roulé vers chez moi, au lieu de ressentir de la terreur, j'ai senti de la liberté (avec une dose de prudence, une grosse dose de prudence). 

Quelques petits trajets plus tard au fil de la semaine m'ont menée à ce dimanche ensoleillé, à remonter ma rue en me retenant d'haleter audiblement pour toutes les personnes aux alentours, jusqu'à ce que j'arrive chez Anaïs (après avoir traversé la grande avenue comme piétonne parce que y'a des moments où je comprends pas comment on traverse).

Une tortilla dans le ventre plus tard, on entame notre balade qui devait nous mener dans un petit coin calme en bordure de la ville. Au bout de cinq minutes, sur ma selle inconfortable, j'étais en train de me dire "waw regarde toi ma vieille! Tu affrontes ta peur, tu sors de ta zone de confort tu" ET BAM UNE PORTIERE DE VOITURE QUI S'OUVRE SUR LA PISTE CYCLABLE ET BAM MEREDITH ET BAM AMBULANCE ET BAM POINTS DE SUTURE.

L'ambulancier était très beau, le personnel de l'hôpital très gentil et mon vélo va bien.

Quant à moi je remonte en selle la semaine prochaine. C'est pas parce que je suis tombée au combat en sortant de ma zone de confort que je vais y re rentrer.

Bon par contre si je me retape une portière, j'aviserai sur ce que ce message de l'univers pourrait vouloir dire.

Face your fears.

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