dimanche 5 juillet 2020

(in)stabilité






Je suis revenue des toilettes, je me suis ré installée à notre petite table tandis qu'il demandait du feu à des gens à côté de nous. Il a à peine eu le temps de se rassoir que j'ai attaqué: "Dis, juste une question avec mes gros sabots, mais tu veux qu'on rentre ensemble ou tu voulais juste boire un verre?  Si tu dis non c'est pas grave hein."
Il a souri, penché la tête et dit que oui, il osait pas demander mais qu'il voulait rentrer avec moi.
La lune a éclairé notre chemin du retour et à peine passée la porte on était dans les bras l'un de l'autre comme il y a quelques mois, à se dire les choses sans les ressasser dans nos cerveaux, à se sourire en parcourant nos corps, à se dire qu'on s'est manqués depuis décembre. On s'est demandé pourquoi c'est si simple de tout se dire si honnêtement, et la réponse c'est qu'on n'est pas amoureux l'un de l'autre. C'est simple. Il va partir vivre à la campagne. C'est encore plus simple.

Cette jolie surprise me donne envie de plus de jolies surprises, et je sais que je veux partir à la recherche de stabilité et que ce n'est pas là dedans que je veux la chercher ni la trouver. Je veux me trouver un nouveau cocon appelé maison et un nouveau quotidien qui me permettra de manger et couvrir ceux et celles que j'aime de petites attentions, mais je veux pas que ma quête de la stabilité me pousse dans des bras qui resteraient les mêmes pendant de longs mois juste pour me rassurer. Je me connais et je sais que ma tendance à vouloir certaines choses immédiatement même si elles sont bancales  ne fera que me déservir en ce moment.

J'entends l'été qui chante des chansons au loin, j'ai hâte de danser sur des airs inconnus avec des gens qui le sont aussi encore.


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