dimanche 6 septembre 2020

Une année entre parenthèses.

 C'est bizarre ça fait longtemps que j'ai pas placé une date buttoire au loin sur le plateau de jeu de ma vie.

Là j'ai mis mes pions quelque part sur ce plateau indéfini, multicolores, certains usés, d'autres sont des pièces rapportées, un peu similaires mais pourtant dépareillés, qu'on prend d'un autre jeu inutilisé. Je sais pas quand se terminera la partie, y'a toute une partie du plateau que je vois pas mais ce que je vois c'est que j'ai mis un pion plus loin, un an plus loin, il est sur la case septembre 2021, et sur cette case il y a un dessin du Colisée. Mais j'arrive pas à décider de si je veux que les cases entre celle ci et celle de septembre 2001 se précisent très clairement. J'ai peur d'entamer des choses ici qui me dissuaderont de partir.

Je connais déjà des yeux verts sur un visage qui fronce ses sourcils comme les miens, qui deviendront très très humides. Quand je partirai. Si je pars. Quand je partirai. Quand, si, quand, si, quand, si.


Mais je peux pas mettre toute une année entre parenthèse à la vivre à moitié pour être sûre d'avoir encore l'impulsion de la curiosité à mettre sur moi comme un sac à dos. Je peux pas éviter d'être vivante, comme si j'avais une jauge d'émotions et de vivacité qui allait s'amenuiser et se trouver vide le jour de mon hypothétique départ (même si techniquement, oui, notre jauge de vie s'amenuise de jour en jour mais je parle de VIE au sens poétique, pas au sens scientifique). 

J'ai juste tellement repoussé le jour où j'allais partir à la découverte de moi-même ailleurs, consciemment ou non, que maintenant que je me sens prête, j'ai peur de trouver des raisons de pas partir. Et vu que j'ai peur de trouver des raisons de pas partir j'ai envie de mettre un mur entre moi et le monde en attendant mon départ. Mais c'est pas comme ça que ça marche.


Quand je partirai. Pas si je pars. Quand je partirai.




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