dimanche 22 juillet 2018

La joie incrédule.

Il y a beaucoup de choses qui me semblaient improbables dans cette vie.
Que je me trouve à écouter du rap comme Columbine au premier degré. Que mes cheveux poussent aussi vite en leur foutant la paix. Qu'un jour je serais non pas en paix avec mon corps mais au moins en trève. Que je me serais trouvée une clique de potes avec qui j'ai l'impression d'être amie depuis toujours alors que ça fait que quelques mois. Que je reprendrais un peu le goût pour mes études. Que je porterais des jupes tellement courtes qu'un coup de vent rend ma culotte apparente sauf que j'en ai rien à foutre. Qu'un jour je me demanderais si j'aime pas aussi les filles.  Que je me retrouverais à rentrer dans un collectif d'artistes créé par une fille avec qui j'ai passé une semaine à faire des maths quand j'avais quinze ans. Que je porterais des air max quand c'est passé de mode. Que le voir ne me ferait plus rien. Que je m'autoriserais à être heureuse, enfin.



lundi 16 juillet 2018

Douze moi(s) II

Avec la chaleur étouffante de la ville et les jours marqués sur mon calendrier je me rends compte que ça fait un an que j'ai emménagé seule et un an que pas à pas je me suis éloignée du nouveau moi post rupture pour en former un nouveau.

Depuis des mois j'ai l'impression de trouver mon "best self", regardant avec dédain les anciens moi, convaincue d'avoir trouvé mon moi le plus moi. Mais je suis en construction permanente.

J'ai l'impression que l'année dernière tout était printanier. J'avais l'impression de tout recommencer, tout était bouture et jeune pousse et j'en ai nourri à l'excès et laissé d'autres à l'abandon. Dans mon voyage vers le nouveau moi j'avais un besoin constant d'être avec d'autres, sans écouter mon instinct.
J'ai appris, au fil des petites mésaventures, à écouter ma petite voix intérieure. Maintenant je ne pousse plus quand je sens pas la soirée. Maintenant je ne me force pas à faire la fête. Maintenant j'accepte que les hasards et coïncidences qui font que je rate de peu des gens et des occasions, ne veulent pas dire que je dois persister. Parfois les occasion ratées sont ratées de peu juste comme ça. Mais ce qui compte c'est que je fasse des choses en cohésion avec ma petite voix. Parce que c'est elle qui est moi.

Je suis moi quand je rentre chez moi à pieds à 5 heures du matin avec le soleil qui me salue. Je suis moi quand je raconte ma vie sentimentale en résumé à des potes qui me chronomètrent, les pieds dans une piscine gonflable. Je suis moi quand je quitte la soirée après une demie heure pour finalement la passer seule devant un film. Je suis moi quand je lis assise au milieu de la foule et je suis moi quand je suis la plus bruyante au milieu des autres. Je suis moi allongée sur le sol de chez ma grand-mère à attendre l'orage. Je suis moi quand je ris à en pleurer à cause de bêtises. Je suis moi quand je parle de politique en fronçant les sourcils. Je suis moi quand je m'écoute.