dimanche 31 mars 2019

& now what





Je sais pas si c'est le coup du changement de saison, ou le changement d'heure ou tout ce changement dans la vie des autres autour de moi, mais  en ce moment je me sens non pas en questionnement mais en points de suspensions.

Aujourd'hui j'ai postposé le jour de "reprise" de vélo, confirmé à mon proprio que je reste jusque l'été 2020,  jeté un oeil sur les annonces de jobs dans le secteur culturel, papoté avec Louis de ce à quoi ressemble ma chambre.

J'aurais jamais cru avoir un vélo (encore moins me péter la gueule au bout de quelques jours pour finir avec des séances de kiné prescrites et une appréhension à l'idée de faire des trajets seule un jour-je sais je parle beaucoup de ce vélo mais cette symbolique d'être sortie de ma zone de confort pour ensuite m'être littéralement pris une portière ça me travaille, et en plus je sais pas, à force de répéter que j'en ferais jamais j'ai subitement l'envie de me prouver le contraire et être super à l'aise un jour)
Je pensais être partie de mon studio en septembre.
Je pensais finir mes études il y a un an.
Je pense garder ce lit une place pour pas qu'il soit accueillant.

Rien ne va durer. Toutes mes impressions indélébiles de moi-même sont en train de foutre le camp et je me raccroche encore parfois à ces fantômes de caractéristiques.

Il est peut-être temps d'admettre que j'aime bien les comédies romantiques. Sans rajouter "le dis à personne" après.

Ptêt.

dimanche 24 mars 2019

Nettoyage de printemps.

Ce matin tandis que je faisais pipi dans la forêt (je suis poétique) à une centaine de kilomètres de chez moi et que j'entendais les oiseaux chanter je repensais, comme je le fais beaucoup, aux cycles. A toute les fois où je suis métaphoriquement morte et métaphoriquement née.

Et le long de la journée se sont présentés à moi des fragments des choses que je dois jeter et des fragments des choses que je dois garder pour encore construire.

En reprenant mon vélo vers chez moi alors que je n'étais pas montée dessus depuis l'accident il y a un mois je me suis pris la pédale en plein là où je m'étais blessée et tout d'un coup mon cerveau est passé en mode alerte et j'ai paniqué et j'ai poussé mon vélo jusque chez moi, déçue d'avoir cédé à l'anxiété, ayant peur de ne plus jamais vouloir essayer. M'auto-saboter et rester dans ma zone de confort négative: à jeter. M'écouter et être patiente avec moi-même: à construire.

Arrivée chez moi j'ai reçu un sms du garçon sur lequel j'ai écrit des pages et des pages et pour lequel j'ai pleuré il y a encore un an, pour se voir pour boire un verre à deux alors que normalement on se voit toujours avec d'autres gens. J'ai dit oui. Attendre et espérer que les gens changent, attendre qu'on m'aime: jeté. Avoir une relation saine avec quelqu'un dont j'ai attendu tellement de choses qui ne sont jamais arrivées: un concept intéressant. A laisser se construire.

En parlant avec Jeanne de l'amour, encore, sans aucun doute (t'as vu ce que j'ai fait là jeanne!!), j'ai mis des mots métaphoriques sur mes pensées oniriques. Projeter un schéma préfabriqué de comment doit être ma relation idéale avec quelqu'un puis me jeter dedans et oublier tout le reste: à jeter. Un jour quelqu'un viendra comme une cerise sur un gâteau, un bonus dans l'équilibre: à garder. A répéter en plus grand à garder à garder à garder.

Et en lisant quelques mots sur un réseau social je me suis rendue compte que lui aussi il a cherché l'amour de quelqu'un d'autre entre mes cuisses à moi comme bon nombre d'autres avant lui. Coucher avec des mecs qui aiment quelqu'un d'autre et qui me voient comme un sparadrap: à brûler.
Coucher avec des mecs qui ont envie de moi pour moi, même juste pour un soir: Quelque chose à débloquer.



dimanche 17 mars 2019

Le coup de la vérité au bar karaoké.

Et soudain vers deux heures du matin de la nuit de jeudi à vendredi, 
un petit atome de jalousie provoqué par la vue de cette brune en jupe léopard qui lui tournait autour est remonté dans ma gorge jusque dans ses oreilles.

Au fait en janvier j'avais un crush sur toi.
Ah donc il y avait bien quelque chose.
Comment ça tu savais. Mais ce soir là en décembre je voulais qu'on rentre ensemble. Je me disais bien mais j'ai paniqué. Du coup t'as pas niqué. 

Mais t'es pas clair putain. C'est toi qui est pas claire. Je t'ai tendu plein de perches. Non moi je t'ai tendu plein de perches.
*interruption pour envoyer chier une pote curieuse*

Tu dis tout le temps que t'es directe avec les mecs que tu veux. C'est parce que là y'a quelque chose à perdre je t'aime bien en tant qu'humain aussi. 
T'as pécho mon coloc devant ma gueule. C'était avant de me rendre compte que tu me plaisais.
Tu parles tout le temps de mecs. Tu parles tout le temps de meufs.
*interruption pour chantonner sur du céline dion*
Jveux pas de mec et toi tu sors d'une relation et je sais que tu veux pas d'une meuf, et moi je veux pas juste coucher avec toi et mettre le malaise total, et désolée mais t'as l'air tellement confus sur tout, jvais pas t'attendre le temps que tu te décides à faire un pas. Clairement si on doit attendre que je fasse le premier pas on y sera encore dans des mois.
Et puis je sais pas si tu veux qu'il se passe un truc ou si t'aimes juste bien ce qu'on a là. Je sais pas. 
Donc on admet qu'il y a un truc mais que y'a pas vraiment d'intérêt à en faire quoi que ce soit. Voilà. Bon on verra bien la prochaine fois qu'on est bourrés. On y va? Toi chez toi et moi chez moi. Oui.

Quand il est monté dans le taxi, l'atome du bon sens a fait sept fois le tour de ma bouche et est sorti "Tant que tu sauras pas faire la différence entre si je te plais ou si c'est l'idée de moi qui te plaît, il se passera rien entre nous. Même pas un smack. Bonne nuit."


J'ai passé des années à voir le potentiel de mecs que je voulais aimer et j'attendais qu'il se développe. Et je postposais tout le temps la date limite. Et j'attendais. Et je me disais que j'allais bien finir par voir quelque chose se passer. Et j'aimais l'idée de ce qu'ils pourraient être. Mais en fait je les aimais pas eux.

Je vais aller observer mon potentiel à moi. Et m'aimer moi.

Je crois que j'ai brisé le cycle.

dimanche 10 mars 2019

Sixteen going on twenty six.

Il y a deux ans, quand j'ai commencé ma lente métamorphose, on a décidé avec ma meilleure amie d'honorer qui on était à seize ans. Pas en ayant des mèches qui nous cachent le visage ni en dessinant sur nos converse, mais plutôt en étant le plus proche possible de ce nous brutal, pur, et en émerveillement quasiment constant (enveloppé d'un certain air blasé face aux adultes).

Deux ans plus tard, dans une maison habitée par une bande de colocataires, je me rends compte que les nouveaux colocataires de mon amie sont deux de ces garçons de mon ancien lycée qui faisaient partie de cette bande qui faisait tourner les 3/4 des têtes féminines.

Je prends ce clin d'oeil de l'univers pour ce qu'il est, c'est à dire un clin d'oeil, et j'en profite une fois de plus pour regarder en arrière.

Je pense qu'à seize ans, la liste des choses que je voulais était très courte:
-être une rock star
-avoir un mec
-aimer très fort

La seule chose que je peux cocher dans cette liste est la troisième. Et vu la force avec laquelle j'aime, je pense que j'honore très fort mon moi de seize ans. Et même si mes baskets de mes seize ans sont en la possession de quelqu'un qui ne les honorera pas comme j'aurais aimé le faire, je pense que même sans, moi de seize ans serait très fière de moi.


Mise en situation musicale: moi à seize ans, le casque wesc bleu sur la tête, et cette chanson à n'importe quelle heure de la journée.