dimanche 28 janvier 2018

"Tu verras dans six mois, ou un an."

Je me rends bien compte que ça fait des mois que tous mes mots tournent autour de lui. Hier soir il est venu chez moi. On s'est posés sur mon lit après avoir bu un verre dans un bar, mangé thaï à ma petite table, après avoir parlé de choses aussi légères que les bulles de ma bière et de choses aussi sérieuses que la façon dont il considère son ego. A deux sur le même lit où on a couché ensemble trois mois avant, presque tout pile. Proches et distants en même temps.

Et dans tout cet amas de sentiments et de sourcils froncés, et de "mais t'es chiant" et "mais pourquoi tu t'énerves meredith", de rires, de bégaiements de ma part et de sourires en coin de la sienne, je prends du recul et je m'observe depuis l'espace et je vois pas bien le futur mais je sais que j'ai pas à attendre ou à me mettre en pause. J'avance avec moi-même, en binôme entre mon coeur et mon cerveau qui se contredisent sereinement. Les mains dans les poches, je me chante des chansons.

mardi 23 janvier 2018

Time and truth.


Dans une station de métro parisienne.


Ce week-end j'étais à Paris. 
Il y a pile un an j'étais aussi à Paris, avec un pressentiment dans le fond de mon estomac, toutes les cellules de mon corps qui chuchotaient entre elles que quelque chose de grand se préparait, mais je ne savais pas encore que pile une semaine après je rentrerais d'une fête en pleurant et que je quitterais mon mec.



Assise sur le lit de Cécile, serrant une peluche en forme de lapin rose dans mes bras, je lui ai tout raconté. J'ai parlé que de lui pendant deux heures et demie pendant qu'elle faisait un schéma coloré qui illustrait mes mots, son regard de plus en plus atterré.

Et là un déclic de plus s'est rajouté à tous ceux que j'avais déjà eus par rapport à lui et je me suis rendue compte que le tome que j'ai déjà écrit à son sujet ne serait peut-être pas infini au final.

Je suis amoureuse de lui et pourtant j'ai pas envie d'être avec lui. Je savais pas que c'était possible comme concept et pourtant c'est ce que je ressens, fort. Je ne ressens pas le besoin de lui dire. J'ai encore envie de le voir et de passer du temps avec lui mais je sais aussi que ça ne va pas se transformer en autre chose.

J'entends mes atomes chuchoter entre eux qu'il est grand temps de commencer la suite. J'ai les yeux qui brillent et les pieds qui dansent, et ma lune tatouée sur mon pouce me rappelle que tous ces hasards et ces destins qui se croisent, se lient et se défont vont m'emmener quelque part. J'ai hâte d'y aller.

dimanche 14 janvier 2018

"Tu veux pas qu'on te touche".

C'est marrant que j'aie jamais réfléchi au lien entre le fait que j'aime pas les câlins et que j'aime pas pleurer. Jveux pas qu'on touche mon corps et jveux pas qu'on touche mon âme.


Mes copines disent que mon visage est comme un livre, mes collègues disent que ça se voit à travers moi que j'ai un grand coeur, et lui il dit que je suis facile à cerner et ça, ça m'énerve particulièrement, mais c'est probablement parce qu'au final tout ce qu'il dit et fait a un impact sur moi.

Mais je comprends pas de quoi j'ai peur au final. Parce que je sais que souffrir ça fait partie d'un tout, que si je ne souffre pas je ne connais pas la quiétude en comparaison, que toutes les expériences que j'ai vécues, les bonnes et les mauvaises m'ont conduite là où je me trouve aujourd'hui, me forment et me transforment.

Je sais pas de quoi j'ai peur mais je sais que si je pouvais choisir, je choisiras d'aimer comme j'aime mes amis, ma famille et le ciel. Mais cet autre amour, celui qui me fait serrer les dents quand je le vois, quand je le vois pas, quand je lui parle, quand je lui parle pas, quand il me dit des choses jolies et quand il me dit des choses que je veux pas entendre; celui là j'en veux pas, putain j'en veux pas.


Jeremy Deller

jeudi 11 janvier 2018

Fin du chapitre.

Hier j'ai eu du mal à reconnaître sa voix. Alors curieuse je me suis aventurée hors de la pièce dans laquelle je travaillais et bam, en plein dans mon coeur, ses yeux bleus.

Je ne veux pas accorder trop d'importance à ce qu'on s'est dit et aux attitudes qu'il a eues envers moi.


Je sais pas où ça va mener et je compte sur ma ténacité pour ne pas prendre ses jolis mots trop à coeur et pour continuer à avoir un air impassible. Et surtout je compte sur moi pour avoir l'instinct de survie.

Mais maintenant me voilà et le voilà et nous voilà et je sais pas quelle catégorie de mots s'applique à nous et je pense que lui non plus.


On s'est manqué mais pas de la même manière.

J'en aurai eu des mots à dire sur lui. Et là me voilà devant une page blanche qui en cache peut-être d'autres. Et je ne sais pas quels mots vont se mettre sur ces pages.

Le stylo est dans ma main et dans la sienne aussi.

C'est bizarre d'écrire à deux quand on sait que l'autre veut pas écrire le même genre de roman que nous.

dimanche 7 janvier 2018

La peur du vide.

Je crois que j'ai compris pourquoi je me comporte comme si j'allais être amoureuse de lui pour toujours même si c'est pour rien avoir en retour. Pourquoi je me comporte en pseudo fataliste "ahlala vivement que ça passe" avec les sourcils froncés de manière presque forcée. Parce que le jour où mon cerveau, mon coeur et mes hormones auront fait le deuil de notre non relation, je serai seule seule.

Seule pour du vrai.
Depuis un an, depuis la rupture, je transpose une espèce de petite dose d'amour qui passe d'un garçon avec qui ça ne donne rien au suivant. Depuis un an j'ai toujours quelqu'un en tête. Et que je sais que même si je déteste avoir quelqu'un qui accapare mon cerveau, j'ai pas eu de moment sans qui que ce soit en tête depuis mes 19 ans environ. Et qu'en fait c'est un peu terrifiant. Surtout qu'à 19 ans je ne l'avais pas très bien vécu, d'avoir personne en tête. Et du coup ce qui s'est passé c'est que j'ai plongé la tête la première et la raison en dernier dans une relation qui au final ne me correspondait pas.
Et je pense que c'est pour ça que je m'accroche encore un peu aux questionnements à son sujet. Pourquoi avoir été aussi attirée par lui si c'était pour que ça ne donne rien. Pourquoi avoir craqué sur lui en une seconde alors qu'il n'est pas du tout mon style si c'était pour que ça se casse la gueule. Je pense que quelque part dans ma cage thoracique j'aimerais que la réponse soit "parce qu'il faut encore qu'il se passe quelque chose". Mais la vraie réponse c'est qu'être seule seule, c'est terrifiant.


Mais il faut parfois faire ce qui nous terrifie pour grandir.