lundi 24 décembre 2018

La plus longue nuit.

La plus longue nuit est enfin tombée et cette fois ci j'ai trouvé de quoi me leurrer hors de mon lit.

Je marche sous la pluie, je marche dans le vent, je piétine les reflets des lueurs du soir.

Je crois que le froid qui mordille mes joues fait partie de la longue liste de choses qui me rappellent que je suis vivante. Je me balade entre les maisons de mes amis, de ma famille, mes responsabilités, mes rêves à l'état encore crayonné et le cours dont j'esquive l'examen depuis deux ans déjà, mais pas  cette fois. 

Et quand le froid vient se glisser entre ma couette et moi, je me rappelle que de belles choses naissent de l'obscurité. Et qu'après je vais fleurir. Encore.




Pas d'élitisme musical dans mes oreilles.

dimanche 16 décembre 2018

Ready for what.





L'hiver m'a eue. Les chocolats chauds au soja et mon plaid me suffisent la plupart du temps et puis tout d'un coup, je le ressens: la sensation du bras masculin fantôme autour de ma taille. L'espace de quelques secondes, et puis ça s'en va.

Cette semaine, j'ai eu une des mes réflexions spécial célibat: Et si après avoir rendu mon mémoire en mai je remettais tinder? Non en fait et si fin janvier, après mon exam, je remettais tinder (que j'ai eu littéralement trois jours en mars l'an dernier)?
Et puis mon cerveau a fait des scénario en accéléré: imagine je rencontre quelqu'un non mais imagine quelqu'un avec qui ça colle, via tinder, imagine ça marche et imagine moi quand je déménage en août ben BIM lui il veut qu'on emménage ensemble mais moi je voudrai pas oh mon dieu non j'ai trop de choses à faire, oh non mais imagine je parle à quelqu'un quelques jours par message et je m'emballe trop oh non imagine je vais à des rencards???? oh non mais je déteste les rencards oh non quelle horreur non.

Je sais pas trop d'où m'est venue cette envie de remettre cette appli, je pense que l'hiver en est à 90% responsable et les 10 autres % c'est la petitesse de cette ville qui me donne l'impression que j'ai fait le tour des potes de potes et que j'ai rencontré tous les gens à rencontrer. Ce qui est probablement très faux, mais faut dire que je choisis pas hyper bien les mecs qui passent dans mon lit (note à moi-même: cesser de coucher avec les colocs de mes potes).

Je fais la liste de tous mes projets sur le court et long terme, je les répète dans les conversations avec mes divers amis comme pour les transformer en choses plus réelles, j'ai trop peur de perdre mes projets de vue et je me rends compte que j'ai pas encore confiance en ma capacité de compartementaliser les choses, je pense que mon cerveau est toujours du genre à s'emballer à du mille à l'heure sur un mec pour le zapper tout aussi vite, et je pense qu'il le sera toujours, et je pense que la personne qui s'immiscera gracieusement dans mon équilibre n'est pas encore les parages. Et je pense et je pense et je pense et encore un peu et encore trop et encore.

J'suis pas prête. Je crois que je serai prête quand je ne me demanderai plus si je suis prête. Je serai prête quand je n'y penserai plus.


J'suis pas prête.


dimanche 9 décembre 2018

L'amour utile.

Il y a un an on fêtait l'anniversaire de Quentin.
Ce soir là les mecs m'ont fait comprendre que je faisais partie de la clique.
Et un an après, on prend les mêmes et on recommence.
Les gens déguisés qui fument dehors, les motivés au milieu de la piste, les groupes isolés qui discutent.
Le garçon qui a rendu mes hormones dingues en octobre à chaque fois que je le croisais était là aussi. Comme l'an dernier sauf que je l'avais à peine remarqué à l'époque, trop obnibulée par celui qui s'était installé dans mon cerveau. Mais hier soir, dès le début j'ai vu qu'il y avait quelque chose entre lui et une autre et le sentiment familier du soulagement est venu s'installer dans mes poumons.
J'aime mille fois plus ces soirées passées à juste vivre la fête qu'à un peu calculer ce qu'un regard croisé veut dire couplé à un sous-entendu. Je pense que j'ai enfin compris quoi faire de tout cet amour qui déborde de mes poches. J'en ai eu assez de le chercher dans les yeux de mecs dont l'attention me faisait me sentir vivante. Je crois que maintenant je me sens vivante tout le temps. Et que je mets de l'amour partout, mais pas dans l'attente de l'approbation de quelqu'un.
J'en mets dans mes rires dans la file pour les toilettes, dans mes poumons qui s'égosillent dans une battle improvisée sur oops i did it again de britney (avec ce mec dont au final je n'attendais plus rien), dans mes câlins un peu saouls, dans mes oreilles qui écoutent les histoires de vie de chacun.

J'en ai plein les poches j'en ai plein les poumons. Mais je ne me noie plus.



dimanche 2 décembre 2018

Thank u, next.

Il m'a dit qu'elle va quitter son mec pour lui. Il m'a demandé si j'étais fâchée.
J'ai dit que non. Et c'est vrai. Parce qu'en fait je suis soulagée. Je crois que je le sentais pas trop ce qui se passait entre nous. Et dans tout cet équilibre que je construis j'ai de la place pour plein de choses. Mais pas pour les choses inutilement compliquées. Ça bouffe la place du reste.

dimanche 25 novembre 2018

Plus cash que la plus cash de tes copines (sous la lune je m'allume)



(la b.o de cet article qui était aussi la b.o de cette soirée étrange)

Je ne sais pas si c'était l'effet de la pleine lune
Ou bien l'effet grisant de la musique des années 2000 sur laquelle je m'égosillais quelques instants plus tôt
Peut-être que c'était cette atmosphère haute en hormones (le nombre de personne qui se sont pécho vendredi soir était impressionnant)
Ou alors c'étaient ses confessions à l'odeur de Jack Dan à mon sujet qui ont été la goutte qui a fait déborder les hormones de mon cerveau sobre
Quand il a baissé les yeux j'ai avancé mon visage vers le sien et je lui ai fait un bisou, petit de rien du tout, chaste. Je crois que je l'avais trouvé touchant. Intriguant avec son côté fleur bleue qui est à l'opposé de ma vision des choses. Puis je me suis écartée et j'ai dit que j'allais danser.

Mais en quelques secondes il m'a emmenée un peu plus loin dans le coin de la cuisine isolée et on s'embrassait comme des ados. Il voulait rentrer avec moi. J'ai dit non. Parce qu'il était saoul. Parce que j'étais sobre. Parce que je bossais le lendemain. Parce que je comprenais pas ce qu'il voulait. Parce que son gentil rejet de la semaine d'avant résonnait encore.

Alors samedi soir dans mon lit d'ado chez mes parents avant de m'endormir, mes hormones et mon ego ont pris possession de mes mains et dans une de mes fameuses tirades trop cash pour certains, j'ai voulu savoir s'il aurait fait pareil sobre.

Dimanche matin on a parlé deux heures par messages. C'était comme si on ne parlait pas la même langue. Comme si ce que je disais était simple pour moi, que ce qu'il disait était simple pour lui mais que quelque part dans la traduction ça devenait compliqué pour l'autre. Et je tirais mes flèches directes (trop?) qui se fichaient dans le pot autour duquel lui tournait. On a mis deux heures à comprendre que malgré nos envies et besoins opposés en ce qui concerne ce qui touche à la romance, on voulait bien tous les deux se tenir compagnie quand nos hormones frappent à la porte.

Et là, en ce dimanche soir, enfin seule avec mon cerveau pour la première fois ce week-end, je me rends compte qu'en fait...je crois que le compliqué ça ne m'excite plus autant qu'avant.

C'est l'heure d'aller dormir.

dimanche 18 novembre 2018

I definitely have friends.

J'ai des amis fleuris. Des amis épines qui au bout de quelques rencontres me montrent leurs roses. J'ai des amis comètes qui brillent si fort et si grand et qui m'emmènent dans leurs sillages. Des amis soleils qui brillent doucement et me prêtent un peu de leur chaleur.

J'ai des amis qui farfouillent dans mon cerveau assis sur le comptoir d'une cuisine au coeur d'une fête. Des amis qui m'accueillent au sein de leur famille. Des amis qui pleurent devant moi alors qu'ils ne le font pas devant les autres. Des amis avec qui je peux partager des silences confortables. Des amis qui savent quand je procrastine et me disent de bosser. Des amis qui m'apprennent tant de choses. Des amis qui me disent les vérités sur moi-même quand je dois les entendre.

J'ai des amis qui me font grandir. Des amis qui m'inspirent. Des amis qui agissent.  Des amis qui construisent leur vie. Des amis qui la déconstruisent pour mieux la refaire. Des amis qui se trompent. Des amis qui en rient. De magnifiques humains.

Et je les aime beaucoup.

jeudi 15 novembre 2018

Le coup de celle qui avait peur de l'engagement.





Quand il m'a dit que je lui plaisais énormément mais qu'il avait un rencard le lendemain avec une fille sur qui il a un gros crush, j'ai même pas réfléchi et je me suis entendue dire:

"Mec ça va être un coup d'un soir. Ca changera rien, tu la verras demain et si ça se trouve tu auras encore plus confiance en toi. D'ailleurs la plupart des mecs avec qui je couche rencontrent la meuf de leur vie après." 

On a ri et on est rentrés chez moi. Et le lendemain il a eu un rencard avec la fille sur qui il crush. Mais on est pas là pour parler de l'éthique concernant le sexe avec les gens qui ont des crushes. Non, en ce soir de fin de vénus (la planète des relations) en rétrograde (en gros ralenti cosmique foireux) (c'est symbolique hein si vous n'y croyez pas ça change rien), après une discussion assez sérieuse sur ma vie sentimentale avec ma maman en attendant que commence le concert de Hozier, je me suis enfin rendue compte d'un truc. D'un truc tellement évident que c'est pas vraiment la révélation du siècle.

J'ai compté sur une main tout pile les garçons qui ont partagé des soupirs avec moi depuis ma rupture et je me suis rendue compte d'un point commun qui dépasse les yeux bleus de quatre d'entre eux, l'addiction au tabac de quatre autres, et le mètre quatre vingt minimum de trois d'entre eux.

Leur point commun à tous c'est que rien ne pouvait être construit entre eux et moi.

Deux d'entre eux aimaient une autre fille. Et ça je le savais avant même que nos corps se touchent.
L'un était déjà en couple un peu complexe avec deux filles.
Et deux ne m'intéressaient que physiquement.

J'ai choisi ces mecs là pour mille et une raisons mais la raison qui dépasse toutes les autres c'est que y'avait pas de futur possible et que quelque part je le savais.

Quand ma maman m'a demandé si j'avais pas envie d'une relation, un truc cool, pas nécessairement un truc fusionnel, j'ai bugué. Comme si j'avais oublié que c'était possible et qu'à force de fuir à l'opposé de ma peur de retomber dans une relation qui ressemble à une nature morte, je me suis retrouvée à trop contrôler ce qui allait se passer ou plutôt ne pas se passer. A déjà mettre une étiquette à tous les mecs dont je croisais le chemin puis les reins. Lui il est trop mignon et il va me faire passer à autre chose et c'est pas grave si il en aime une autre peut-être qu'il m'aimera aussi. Lui j'ai rien à lui dire c'est parfait. Lui il a l'air bien et il va me briser le coeur et je vais en parler pendant des mois et des mois pour au final me rendre compte que j'ai bien fait de passer à côté d'une relation avec lui. Lui j'ai même pas envie de le revoir. Lui il a un rencard demain c'est nickel on se reverra pas (et j'ai l'air con moi maintenant à avoir décidé de ça avant qu'on se retrouve au lit et qu'au final c'était probablement une de mes meilleures nuits). 

Lui, et lui, et lui, et lui, et lui aussi ils reflètent juste ma peur du lit deux place.
Venus reprend son cours normal.
Mais moi c'est quoi mon cours normal?

dimanche 11 novembre 2018

Trois pour un.

Samedi après-midi j'ai fermé ma porte d'entrée et inspiré avant mon marathon.
Trois soirées en un soir. Deux anniversaires et une fête de crémaillère (ou plus juste: un anniversaire de crémaillère entre les deux)


Soirée 1 sur 3:

"Tu fais quoi dans la vie? (...) t'es artiste?"
"Pas officiellement."

(celle là je sais pas pourquoi je l'ai notée, je l'aimais bien)

Accroupie face à un four récalcitrant où le temps passait lentement pour les chaussons au chèvre qui y cuisaient,  la tête tournée vers l'amoureuse d'une de mes personnes favorites sur cette terre, je rassemble toute la sagesse que j'ai en moi et elle s'échappe par ma bouche. Et la sienne me répond un peu la même chose. Le stabilité c'est pas chiant en fait. Le beau reste magnifique et le douloureux passe plus vite et l'apprentissage se fait. Et ça en a mis du temps. Et ce temps était nécessaire.

Et les chaussons sont enfin cuits, et moi je file.

Soirée 2 sur 3:

J'ai ajusté ma couronne en papier sur ma tête avant de sonner à l'interphone où sous le grésillement résonnait la voix joyeuse d'une autre de mes personnes favorites sur la planète.
On s'est vite trouvées à parler de nos vies sentimentale en costume de poil de carotte et sainte barbe assises par terre dans une chambre dans un autre espace-temps que la fête de l'autre côté de la porte fermée. 
Et en fait peut-être que quand c'est simple c'est pas chiant. Et peut-être qu'on est prêtes à arrêter de se compliquer la vie. Et peut-être qu'on va aller se mêler aux autres, quand même. Mais le temps de retourner dans l'espace temps normal je me rends compte que la grande aiguille de la fête a avancé et que je suis attendue à la prochaine adresse.

Soirée 3 sur 3:

Debout dans ce coin de salon que je connais presque par coeur, dans une pièce pleine à craquer de mes gens favoris dans l'univers, à danser et crier les paroles n'importe comment jusqu'à avoir la voix qui s'enroue, j'ai donné ma couronne et je l'ai mise sur la tête de la fêtée. 
Après avoir dansé sur single ladies aussi bien que possible avec un de mes potes (dans l'article original écrit sous l'emprise de l'alcool j'ai ajouté:
Rire
Rire

Aimer)  j'ai retrouvé le sol et en discutant adossée à un coussin,  je me suis rendue compte que parfois on confond l'attirance qu'on a pour quelqu'un avec l'attirance qu'on pense que cette personne a pour nous. Et que ça fait un fouillis pas possible parfois, de trop y penser. Et que le fouillis il est beau en théorie. Mais qu'est ce qu'il est nul en pratique.

Soirée 4 sur 3, avec moi-même, sept heures de sommeil, une heure de trajet aller retour à l'autre bout de la ville avec une chaussure percée dans la pluie, des sushis, 3 films et un burger quizz plus tard,; j'apprend mes leçons du week-end sur le bout de mes doigts. Prête à encore apprendre de la vie, les mains dans les poches.



Chanson chantée à pleins poumons pendant la nuit par deux de mes préférés, j'aime pas particulièrement ce morceau mais eux m'ont un peu émue je crois. Ou alors c'était la bière. Ou l'univers. Ou les trois.

dimanche 4 novembre 2018

coldcoldcold

Mes pensées sont embuées par un rhume,
je rassemble mes pensées en fermant les yeux.

1) Le bonheur est facile
2) Tout est cyclique
3)Tant qu'on ne s'aime pas soi on ne peut pas aimer quelqu'un d'autre.

Bonne nuit.



dimanche 28 octobre 2018

Le bonheur est jaune.



Après avoir tiré sa carte de tarot, Tony est resté assis près de moi tandis que les derniers guerriers de la soirée dansaient sur la piste. On a parlé de nos apprentissages qui ont suivi nos anniversaires des vingt cinq ans et leur crise existentielle de coutume.
Ma crise de quart de siècle a fait le grand nettoyage et j'ai arrêté de chercher l'amour là où il n'y en a pas et l'approbation ailleurs qu'en moi-même (ou presque, j'y travaille)
Et ce matin en laissant mon rire partir au vent par-dessus les champs de colza, les autres rires qui parvenaient à mes oreilles m'ont confirmé qu'en m'accordant enfin un peu de confiance en moi-même, j'ai réussi à m'entourer d'amis fleuris. Comme moi ils laissent la pluie tomber pour mieux profiter du soleil. Comme moi ils s'entourent d'une petite jungle qui d'un côté rassure, d'un côté pousse à sortir de son jardinet préfabriqué.
Les gens sont des fleurs et le bonheur est jaune et il s'éparpille par tous les moyens. Même en hiver.


       Ce tournesol va survivre à tous les hivers
                     (Ici aprés 5h de sommeil)
Deux de mes amis fleuris

dimanche 21 octobre 2018

Lettre à un futur amour III

J'ai commencé à écrire cette lettre à 4h du matin, saoule. Alors je laisse la version originale ici et retapée en dessous.



Je  ceois qu'il y a encore eu méprise. Ou peut être qu'on est en décakage horaire. Je 'tattend paq. J'ai décolé sans toi déja. Si t'es pas prêt c'est pas grave. Je ne t'zn veux pas. Mais ne t'attends pas à ce que je mette tout en pause dès que je suis sûre que c'esh bien toi qui point à l'horizon. Tu t'immisceras là où il y a place et vice versa. Jveux continuer à danser et me questionner en regardant les étoiles et manger un reste de pâtes réchauffées avec trop de poivre en rentranr chez moi à 4h du matin et je veux pas que tu trouves quoique ce soit à y redire.


Je crois qu'il y a encore eu méprise. Ou peut-être qu'on est en décalage horaire. Je t'attends pas. J'ai décollé sans toi déjà. Si t'es pas prêt c'est pas grave. Je ne t'en veux pas. Mais ne t'attends pas à ce que je mette tout en pause dès que je suis sûre que c'est bien toi qui point à l'horizon. Tu t'immisceras là où il y a de la place et vice versa. J'veux continuer à danser et me questionner en regardant les étoiles et manger un reste de pâtes réchauffées avec trop de poivre en rentrant chez moi à 4h du matin et je veux pas que tu trouves quoi que ce soit à y redire.
Et quand ce sera le bon moment on se trouvera sans fracas. Et ce sera évident.

Je suis prête. Mais te presse pas. On se croisera quand il le faudra.

A tout à l'heure.

dimanche 14 octobre 2018

Un magnifique chaos.




"Tu te vois où dans cinq ans?"
"Heureuse"
"Mais c'est trop flou ça, c'est quoi ton projet sur les cinq années à venir? Tu veux un mec? Des enfants?"

Cette conversation qui a commencé légère et drôle avec une amie d'une amie qui connaît un gars que je trouve super beau (Bruxelles est petite comme ma patience et ma faculté à ne pas raconter ma vie au bout de deux minutes) a vite pris une tournure qui a ébranlé mes rares certitudes du moment.

"Là je suis contente ça fait quand même deux trois mois que j'ai pas vraiment de kiff sur quelqu'un, ça fait du bien."
"Ohlala mais t'as du trop te faire chier?!"
"Bah non justement vu que personne n'occupe mes pensées h24 j'ai du temps pour mes études, mes potes, mes projets personnels et artistiques."
"Ouais c'est ce que tu te dis mais t'as envie d'un mec dans le fond non?"
"Bah oui des fois mais j'ai pas envie de freiner tout ce que je fais et me focaliser sur une relation. Même la phase de fusion des premiers mois j'en veux pas."
"Mais quand ça arrivera tu le voudras."
"Non j'ai pas envie de ça justement j'ai envie de continuer à vivre ma vie je veux pas me poser et ne plus avoir de temps pour tout ça, j'ai peur de plus rien faire, de m'emmerder et pire de pas me rendre compte que je m'emmerde"
"Mais si tu continues à te dire que tu veux pas de mec tu vas pas en trouver un".

Je suis partie de chez ma pote d'humeur étrange. Au détour de cette conversation je me suis dit qu'en fait si ça se trouve je suis super malheureuse sans mec et qu'à force de bien aimer ma vie telle qu'elle est maintenant je trouverai jamais quelqu'un qui viendra se rajouter sainement à cet équilibre.
Je suis passée à une autre fête où l'état d'ébriété de mes amis faisait contraste à ma sobriété étincelante et je suis partie tôt retrouver un ami qui sait toujours trouver les quelques mots tranchés pour me ramener sur terre après mes humeurs embrouillées.

Et ce soir en me lançant officiellement dans une merveilleuse aventure artistique qui me met du soleil dans les organes je suis maintenant certaine que mon joyeux chaos m'équilibre. Les croix dans l'agenda et les imprévus. Le regard triste puis les grands sourires. Les idées précises quant au futur et les plans sur la comète. Je garde mon chaos parce qu'il pousse comme un jardin anglais. Je garde mon chaos parce qu'il m'aide à grandir. Je garde mon chaos parce qu'un jour quelqu'un se promènera dans ce jardin et le trouvera beau tel qu'il est. Quand ce sera le moment.
Et le moment viendra à point.
Et en attendant, je n'attends pas. Je vis.


jeudi 4 octobre 2018

"Didith elle veut pas d'amoureux mais elle parle beaucoup de garçons"-ma soeur de 8 ans.

Alors déjà miss smarty pants c'est pas parce que je trouve que quelque chose est chouette que j'en veux un à la maison.
Mais du haut de ses 8 tours dans l'univers elle a un bon argument.

Je sais qu'être célibataire n'est pas une phase entre deux périodes en couple et que le couple n'a pas à être la norme. Que je suis heureuse seule. Mais parfois ma logique est assommée par mes hormones.
Je me rends compte que quand personne ne m'intéresse (que je ne fréquente pas un mec, que je ne tourne pas autour de quelqu'un etc), au bout d'un moment mon cerveau a des envies de romance.
Et alors il sélectionne une enveloppe corporelle sur laquelle il projette des années de stéréotypes hollywoodiens et de discussions entre copines les soirs d'ivresse.
Dans les cas d'absence totale d'inspiration mon cerveau prend même des célébrités. Mais là il s'est calé sur un garçon croisé trois fois et même si je sais que dans un mois j'aurai changé d'avis, j'ai envie de faire dix enfants avec lui et les élever dans la montagne. Avec des chèvres naines.
Faites vos dons.


lundi 1 octobre 2018

Etape un: se perdre.

Se perdre et tout mélanger. Une pincée de ce qu'on veut et un bol rempli de ce qu'on ne veut pas, à moins que ce ne soit l'inverse. L'apparence qui correspond à l'intérieur et le flou entre les deux qui grandit et le dedans ressemble au dehors.
Ce qu'on pense penser. Ce qu'on veut penser. Qui finissent par manger ce qu'on pense vraiment.
Se perdre et faire du sur place. Là cette fois ci c'est la bonne. Elle c'est moi. Je suis sûre. Peut-être. Et c'est ça que je veux. Dont j'ai besoin. Ce que je veux vouloir.
Se perdre et se regarder bien en face. Les yeux dans le coeur. Et sortir de leur cachette certaines facettes.
J'avais oublié que j'étais du genre à lire debout dans le tram à en risquer d'oublier de descendre.
J'avais oublié que je pouvais dessiner pendant des heures.
J'avais oublié que je laissais des petites attentions aux autres comme le petit poucet, sous la trace d'origami posé sur le bureau ou d'un post it sur le mur.
J'avais oublié ce qui me fabriquait moi. Ce qui me vient de moi et pas de quelqu'un d'autre.
Étape deux.
Se (re) trouver.

Photo:en train de faire un origami papillon pour ma grand-mère.

dimanche 23 septembre 2018

Le centre de l'Univers.

Au centre de l'Univers il y a de l'amour.

Il y a ma bande de potes avec qui on finit toujours par graviter les uns vers les autres, même les jours où on n'a pas prévu de se voir.
Il y a cette fille, qui l'éclair d'un instant était une rivale en amour et maintenant une amie.
Il y a ma petite soeur de huit ans qui me montre sa chorégraphie apprise en cours le plus sérieusement du monde.
Il y a le petit frère d'une meilleure pote qui nous sert des shots d'alcool fort sous la table.  Ma filleule à qui je prépare en vitesse un dessert chocolaté avant de l'envoyer se coucher. Et sa mère qui me dit que c'est toujours chouette de m'avoir avec eux.
Il y a mon amie avec qui l'eau a coulé sous les ponts et les messages bourrés (d'amour) ont recommencé.
Il y a cette copine de trois mois chronologiques mais 10 ans spirituels à qui je refuse de refaire la gueule même deux minutes (de trop).
Il y a  cette comédienne et son projet grand comme son coeur.
Il y a ces architectes qui ont ritualisé mes mardis.
Il y a celle qui fait partie de ma vie qu'elle soit à trois minutes en vélo ou 12h d'avion.

Au centre de l'Univers il y a de l'amour qui croît de façon exponentielle. Et tout gravite autour.

mardi 18 septembre 2018

Pas de thunes plein d'amour.

Margot m'a regardée d'un air intrigué puis m'a demandé à voix basse "mais comment tu fais pour payer ton loyer?"
J'ai souri et j'ai répondu "difficilement".

En ce moment j'ai en permanence des chiffres dans la tête et des prorités qui changent d'ordre toutes les deux minutes.

Les soins pour la peau ou la mémoire ram de mon ordi? Boire un verre avec les potes ou manger?

Les pièces rouges s'accumulent mais le stress reste stable.

Heureusement que j'ai connu pire. Heureusement que rien n'est si grave.
Heureusement qu'on peut faire des contre soirées dans une baignoire.

lundi 10 septembre 2018

To all the boys...



Jaime bien les garçons qui m'embrassent sous la pluie d'été.
J'aime bien ceux qui me tiennent la main au détour d'une rue.
J'aime bien ceux qui prononcent mon prénom comme si c'était une formule magique.
J'aime bien ceux qui enroulent leur bras autour de ma taille comme pour me faire danser.
J'aime bien ceux qui savent où me mordre et où m'embrasser.


Mais j'aime pas quand le soleil se lève et que la spontanéité tombe à nos pieds comme nos vêtements la veille.
J'aime pas quand mon coeur veut pas du tout d'eux ou quand au contraire, il en veut trop et passe le message à mon cerveau qui raye le disque qui répète le même prénom toute la journée.
J'aime pas quand je veux plus les voir du tout parce que le choix de mes hormones de la veille ne me convient pas,  et j'aime pas quand je les cherche dans toutes les foules du monde.

Moi j'préfère les garçons avec qui je peux faire une sieste platonique.
Ceux avec qui je pleure de rire devant un film mal doublé.
Ceux qui prennent mon visage entre leurs mains tandis qu'on se déclare notre amour fraternel.
Ceux qui me font m'asseoir sur le porche d'une maison pour me raconter leurs secrets.
Ceux qui rient sous cape en me regardant en coin pendant que je leur raconte une anecdote.
Ceux qui me paient des verres juste comme ça.
Ceux qui me disent de les prévenir que je suis bien rentrée.


Mes garçons préférés c'est ceux qui attendent rien de moi et vice versa.
Les garçons que je préfère c'est ceux là.

dimanche 2 septembre 2018

And sometimes it doesn't.





Avec mon obsession des cycles et des comparaisons, ce week end, adossée à la palissade du match de bike polo j'ai pensé à où j'en étais au match de l'an dernier. Mon cerveau était rempli de garçons et rentrait enfin en phase de nettoyage, une phase qui a pris fin un mois et treize jours plus tard quand l'automne m'a apporté son cadeau chaotique annuel.

J'ai cette impression que l'automne n'est pas ma saison. Peut-être que pendant trop longtemps j'ai cru que tout mourait et c'est tout. Mais tout meurt pour se transformer en engrais pour la vie à suivre.
Même avec cette vision poétique l'automne m'a apporté le pire cadeau empoisonné il y a huit ans sous la forme de ma silhouette de plus en plus menue et à mon assiette de plus en plus vide, et ma tête de plus en plus remplie de noirceur.
Il y a 6 ans l'automne m'a enveloppée dans une relation dans laquelle j'ai perdu mon identité.
Il y a un an l'automne m'a offert un coeur brisé habilement déguisé sur un plateau d'argent.

J'ai passé ce week end dans une sorte de limbe, un starting block un peu vaseux. Dans quelques jours je commence officiellement mon mémoire, et un nouveau job d'étudiant complémentaire à mon ancien.
Une amie est enfin revenue de l'étranger sauf que j'ai fait foirer les choses entre nous et qu'on ne s'est pas encore revues.
Et dans cet effet domino mon anxiété en a profité pour sortir tapie de son sommeil, et elle passe par le bout de mes doigts pour me faire vérifier trois fois par heure si j'ai bien mes clés, elle fout le feu à mon cerveau en me montrant que j'ai sûrement laissé les plaques de cuisson allumées chez moi, elle me murmure qu'en me disputant avec mon amie j'ai tout foutu en l'air et que tout le monde va me détester.

Alors je préfère m'y prendre à temps et faire ma sacro sainte cure de magnesium qui, par chance, m'aide parce que je n'ai pas une anxiété si forte que ça. Et j'expire. Fort.


Même si tout est cyclique tout n'est pas fatal. Je collectionne tous mes automnes passés et de loin leurs couleurs sont si belles et me fabriquent petit à petit.

dimanche 26 août 2018

The truth will set you free.

Souvent quand je suis dans l'oeil du cyclone, qu'il soit dramatique, ou un peu trop cinématographique, je me dis que ça ne va pas passer. Puis pour me rassurer je me dis qu'un jour j'en rirai.
Heureusement que dans ces cas là c'est ma seconde opinion qui est la bonne.

Imaginez que vous aimez un garçon. Enfin non aimer n'est pas le bon terme. Imaginez que vous êtes amoureux.se d'un garçon.  Et que vous couchez ensemble quelques fois. Et que vous savez qu'il n'est pas amoureux de vous mais tant pis. Et puis qu'il drague une fille avec qui vous bossez devant vous. Et que qu'après il couche avec, pendant quelques temps.

Puis imaginez que six mois après vous passez la journée à rire avec elle, de la manière la plus naturelle du monde.

Qu'est ce qui a provoqué un changement?

La vérité.

Parce qu'un jour de mars on s'est assises elle et moi et on a parlé pendant une heure de mon passé avec lui qui était son présent à elle.

Parce qu'un soir de mai on en a reparlé autour d'une bière. Et son présent avec lui est devenu passé, et mon amour pour lui est devenu périssable. Et la jalousie que je gardais dans ma poche en est sortie est est devenue une flaque sur la table où se déversaient nos rires et nos mots un peu moqueurs. A se moquer de nous-même. A se moquer de lui et de ses façons de faire.

La vérité ça fait peur. La vérité ça fait mal. La vérité parfois ça libère.
Photo prise dix huit heures après m'être fait briser le coeur en mars.



lundi 20 août 2018

En rond.


(ce que j'écoutais h24 il y a sept ans)


En marchant le long de l'étang je vois de loin les couleurs des arbres et buissons se réchauffer, le sol commence à se joncher de quelques feuilles. Je regarde mes doigts et les ombres claires laissées par le soleil et mes bagues se fondent de nouveau dans la couleur naturelle de ma peau.
La chaleur immobilisante s'en est retournée vers le sud, ma session d'examens prend fin demain et en regardant derrière moi je vois qu'on a encore dessiné une ellipse parfaite. Les feuilles tombent et mes doutes aussi. Il faut un peu mourir pour mieux renaître. On peut s'enterrer sous les choses qui nous blessent ou on peut s'en servir comme engrais.

Je me rends compte que je suis plus proche de qui j'étais à dix-huit ans, que celle que j'étais jusque mes vingt-quatre. L'été avant la première année d'université versus l'été avant la dernière. La meuf qui a encore plein de traumatismes à vivre versus celle qui s'entoure de résilience. Les cheveux qui ondulent, les plans qui vont pas plus loin que la semaine d'après, les nike aux pieds et plein d'amour dans les poches. Entre les deux, des chagrins, des rires, une sorte de période floue de 4 ans et demi. Sept ans entre ces deux cycles. Et la plus grosse différence c'est que j'ai arrêté de mettre des dates butoirs au bonheur. Le bonheur c'est maintenant. Et il ne dépend que de moi.


lundi 13 août 2018

Des reliques.

Ce week-end en fouillant chez ma maman, j'ai récupéré mes converses de quand j'avais seize ans, le bout de la semelle soigneusement zébré à l'indélébile; et ma veste en sequin que je n'avais pas portée depuis le soir de la rupture en janvier 2017, soigneusement accrochée à un cintre sur mon mur, comme un objet de décoration me rappelant du jour où j'ai sorti de mon coeur de ma poitrine parce qu'il s'était endormi. Comme une relique.

Recroquevillée sur le canapé de Lucile en écoutant des musiques qu'on associait à des périodes particulières de nos vies je me suis rendue compte qu'on vit entouré.e.s de reliques.

Des reliques qui nous font d'abord penser à une personne. Puis à un moment. Puis à un état d'esprit général. Puis cette relique un jour n'est plus fossile et renaît une fois plongée dans un autre contexte. Une autre personne. Un autre moment. Un autre état d'esprit.

Et parfois ces reliques accumulent tellement de poussière qu'elles grandissent et devienne des géants dans nos vies. Une tristesse relique. Une relation relique. Une personne relique. Quelque chose, quelqu'un qui n'a plus rien à faire auprès de nous mais qu'on a peur de jeter. Parce qu'une fois la relique partie il y a un vide entouré de poussière à sa place.

Et son absence nous frappe en plein coeur.

dimanche 5 août 2018

Welcome to the family.





Assise dans un lit deux place qui n'est le mien que pour quelques jours, écrasée par la chaleur, me voilà écrire mon article du dimanche à la hâte avec 25% de batterie. On y croit.

Le cul au frais dans la piscine gonflable de Lucile (mon nouveau rituel estival du dimanche), je pensais à ce que je veux. Ce que je ne veux pas. Ce que je ne veux plus.  Que si on s'était rencontrés l'an dernier avec notre petite bande j'aurais pas été prête pour la relation saine qu'on a. Puis en train de faire des pâtes pendant qu'elle bossait, je me posais encore d'autres questions sans réponses, pour ne pas changer.
Et en rentrant chez moi bien plus tard après avoir croisé Léo et Olga alors que j'avais juré me coucher à 22h, je me suis rendue compte d'une chose très importante qui est bien différente de l'an dernier:

J'ai réussi à canaliser tout cet amour qui bouillonne en moi. Au lieu de le donner à tort et à travers en espérant recevoir de l'approbation, j' appris à le donner parce que j'en ai envie.

Dans un appel téléphonique à minuit à une amie en pleurs. Dans un plat de pâtes parce que mon amie doit bosser et se nourrir. Dans une tournée de bières imprévue. Dans une remarque honnête au moment où ça ne fait pas particulièrement pas plaisir de l'entendre, mais qui remet les idées en place. Dans un message de soutien. Dans un sms rapide "t chez toi? Jpeux venir?".

J'en donne à ceux et celles qui savent quoi en faire. J'en donne à ceux et celles qui en veulent parce que c'est moi et pas parce qu'ils ont besoin d'une infirmière, peut importe qui. Mais d'abord, je m'en donne un peu à moi. Pour mieux en donner aux autres.


dimanche 22 juillet 2018

La joie incrédule.

Il y a beaucoup de choses qui me semblaient improbables dans cette vie.
Que je me trouve à écouter du rap comme Columbine au premier degré. Que mes cheveux poussent aussi vite en leur foutant la paix. Qu'un jour je serais non pas en paix avec mon corps mais au moins en trève. Que je me serais trouvée une clique de potes avec qui j'ai l'impression d'être amie depuis toujours alors que ça fait que quelques mois. Que je reprendrais un peu le goût pour mes études. Que je porterais des jupes tellement courtes qu'un coup de vent rend ma culotte apparente sauf que j'en ai rien à foutre. Qu'un jour je me demanderais si j'aime pas aussi les filles.  Que je me retrouverais à rentrer dans un collectif d'artistes créé par une fille avec qui j'ai passé une semaine à faire des maths quand j'avais quinze ans. Que je porterais des air max quand c'est passé de mode. Que le voir ne me ferait plus rien. Que je m'autoriserais à être heureuse, enfin.



lundi 16 juillet 2018

Douze moi(s) II

Avec la chaleur étouffante de la ville et les jours marqués sur mon calendrier je me rends compte que ça fait un an que j'ai emménagé seule et un an que pas à pas je me suis éloignée du nouveau moi post rupture pour en former un nouveau.

Depuis des mois j'ai l'impression de trouver mon "best self", regardant avec dédain les anciens moi, convaincue d'avoir trouvé mon moi le plus moi. Mais je suis en construction permanente.

J'ai l'impression que l'année dernière tout était printanier. J'avais l'impression de tout recommencer, tout était bouture et jeune pousse et j'en ai nourri à l'excès et laissé d'autres à l'abandon. Dans mon voyage vers le nouveau moi j'avais un besoin constant d'être avec d'autres, sans écouter mon instinct.
J'ai appris, au fil des petites mésaventures, à écouter ma petite voix intérieure. Maintenant je ne pousse plus quand je sens pas la soirée. Maintenant je ne me force pas à faire la fête. Maintenant j'accepte que les hasards et coïncidences qui font que je rate de peu des gens et des occasions, ne veulent pas dire que je dois persister. Parfois les occasion ratées sont ratées de peu juste comme ça. Mais ce qui compte c'est que je fasse des choses en cohésion avec ma petite voix. Parce que c'est elle qui est moi.

Je suis moi quand je rentre chez moi à pieds à 5 heures du matin avec le soleil qui me salue. Je suis moi quand je raconte ma vie sentimentale en résumé à des potes qui me chronomètrent, les pieds dans une piscine gonflable. Je suis moi quand je quitte la soirée après une demie heure pour finalement la passer seule devant un film. Je suis moi quand je lis assise au milieu de la foule et je suis moi quand je suis la plus bruyante au milieu des autres. Je suis moi allongée sur le sol de chez ma grand-mère à attendre l'orage. Je suis moi quand je ris à en pleurer à cause de bêtises. Je suis moi quand je parle de politique en fronçant les sourcils. Je suis moi quand je m'écoute. 


samedi 30 juin 2018

You want a revelation?




J'ai pas eu d'ordi pendant environ deux semaines et j'en ai eues des choses à écrire, mais je vais me concentrer sur ce qui s'est passé la nuit du 23 au 24 juin, de 22h à 4h du matin, mon visage maculé de maquillage bleu au coeur d'une soirée déguisée avec mes ami.e.s. Et lui. Qui est venu. Mais pas seul.

En première partie, ce que j'ai écrit dans les notes de mon téléphone, pendant la fête et en rentrant chez moi, fautes de frappes dues à l'alcool et à mon clavier qui bug incluses.
En seconde partie, je m'adresse à lui en écoutant une chanson dont les paroles me parlent soudainement. Sauf que les paroles resteront écrites et non dites.





" Margaux est venue depuis le fond du jardin, a tendu les bras versoi, m’a enlacèe en disant « je suis desolee pour mon coloc ». J’ai pas tout de suite compris.
C’etait comme passer une soiree ou je trouvais ub ibconnu vaguement mignon. Mais c’est tout.
Je lui ai survecu. Depuis les toilettes j’entends les veterans de la fete danser et s’egosiller et je me rends compte que putain. Je lui ai suevecu. Ma peine de coeur la plus fouloureuse en 25 ans et me voila debout et dansant.
Leo m’a leché la joue apres ma declaration d’amitie. On chante queen, je suis heurese.
Je l’ai même pas regarde sans les yeux. Les yeux c’est l’ameX jveux plus qu’il voie la mienne.
« Je pense qu’avec toi il a atteint son apogèe de connerie »
Les oiseaux se réveillent et ma gondcience s’endort
J’etais le tube à tests j’étais l’essai j’étais l’erreur j’étais la limite.
Alors quitte à traiter les autres comme des expériences ratées, il sera la mienne."



"
You are the hole in my head
You are the space in my bed

You are the silence in between
What I thought and what I said"
Bout à bout je me demande combien d'heures j'ai pensé à toi. Peut-être des jours. Des jours à tourner en rond dans ma tête avec un fil dont j'ai perdu le début et la fin, emmêlée dedans. Les fois où tu as dormi dans mon lit il me paraissait presque grand les jours d'après. J'avais encore trop de choses à te dire, trop de choses que tu aurais niées, trop de choses au sujet desquelles tu aurais encore réussi à me mentir.
"No light, no light in your bright blue eyes
I never knew daylight could be so violent
A revelation in the light of day
You can't choose what stays and what fades away"

Le soleil ne s'était pas encore couché quand je t'ai ouvert la porte. J'ai même pas essayé de te regarder dans les yeux. Elle s'est présentée à moi et je me suis entendue répondre de la voix la plus blanche que j'ai eue de ma vie. La colère et les tristesse et le peu d'amour pour toi qu'il me restait, parfois sous forme de haine, sont partis par la porte tandis qu'on la fermait derrière elle et toi.
Quelle connerie lui as-tu racontée pour l'emmener à ma fête? Je suis devenue qui, le temps de quelques phrases convaincantes? Une copine? Une pote de tes potes? Ou la vérité? La fille avec qui tu prenais ce que tu voulais du couple mais pas le reste? La fille à qui tu envoyais des messages la nuit quand tu angoissais, la fille avec qui tu allais t'acheter des nouvelles baskets, celle avec qui tu baisais juste parce que tu le pouvais?

"You want a revelation

You want to get it right
And it's a conversation
I just can't have tonight"

C'est plutôt ironique que quelques heures plus tôt tu disais à tes colocs que tu ne viendrais pas à la fête à cause de notre dernière dispute, et que quand on t'a confirmé que ce n'était pas un problème, tu te sois dit que tu viendrais avec ta dernière conquête. Je sais pas si tu attendais une réaction de ma part. Je voulais te dire que je savais que t'as montré la photo, puis j'ai promis aux copains que je ferais pas de drame. Et puis tu es venu collé à elle. T'es pas venu me parler de la soirée. Tu m'as pas regardée une seule fois. Bonjour au revoir. A chaque fois que je vous approchais on aurait dit que tu faisais exprès de te coller encore plus à elle.

J'espère que c'est la dernière fois que j'écris sur toi.

dimanche 10 juin 2018

De 0 à 100 en deux deux (ou comme le dirait Apo, "en bière time")


Je comprends pas la logique de mon cerveau. Je suis une personne ouverte, nuancée (enfin autant que possible), qui n'a pas peur d'aborder des gens, qui va vers autrui. Et pourtant depuis deux mois j'ai tellement peur de me retrouver comme dans la situation avec celui qui a joué au basket ball avec mon coeur; peur non pas de souffrir, ou d'être triste, mais peur d'être obsessive, de tout analyser, d'attendre que mon téléphone sonne, de même plus regarder les autres qui m'approchent par peur de gâcher les choses avec quelqu'un avec qui je ne suis même pas; que je m'empêche toute forme d'approche. Comme si en adressant la parole à un mec qui me plaît je vais automatiquement me retrouver dans cet engrenage que je déteste, où je m'enlise et je deviens une espèce de poupée en glaise modulable qui s'adapte à ce que je pense que l'autre veut voir. Comme si je prenais ma personnalité de base et que je mettais l'accent sur les morceaux qui plairont sûrement à l'autre et que je glissais le reste sous le tapis. 

Et sous l'auvent de la terrasse du bar, écartées de la foule, l'odeur de la pluie au loin, elle m'a regardée droit dans les yeux et m'a dit que je m'empêchais de draguer de peur de finir par kiffer la personne alors que ça n'engage à rien. Alors elle a regardé par dessus mon épaule, a fixé le garçon que j'observais timidement depuis le début de la soirée, et m'a dit d'une voix ferme "Tu vas aller lui parler".

Alors, j'ai inspiré, j'ai marché d'un pas assuré vers ce garçon que je ne pouvais même pas aborder via quelqu'un que je connais comme je faisais toujours jusque là...
Et j'ai été lui parler.

dimanche 27 mai 2018

Un break.

Aujourd'hui entre deux pages à étudier j'ai fait une pause un peu curieuse:
J'ai été dans ma messagerie, j'ai ouvert ma conversation avec ma meilleure amie et j'ai tapé le prénom de mon ex dedans pour voir comment je parlais de lui avant de rompre.
Je n'ai pas pu remonter aussi loin mais j'ai pu voir dans le passé jusque juillet.
J'ai vu son prénom. Et cinq autres.
Et je me suis rendue compte.
Pendant plus d'un an, j'ai fait deux choses: cherché l'approbation d'autrui à tort et à travers et parlé de mecs.
Que de mecs. 
Ca commençait de la même façon à chaque fois et ça se terminait de la même façon.
A faire des fixettes. A changer mes plans en espérant les croiser. A pleurer en rentrant seule chez moi à cinq heures du matin.
Et là dedans les deux seuls qui se sont plus démarqués sont celui qui m'a bien traitée et celui qui m'a très mal traitée.
Celui de qui je me suis éloignée pour courir vers l'autre alors qu'il y avait plein de panneaux clignotants.

Je crois que j'associe encore trop les côtés passionnels négatifs qu'on nous vend dans les films romantiques à quelque chose d'excitant. De palpitant. J'ai peur de m'ennuyer. Du coup je fonce tête baissée dans des trucs pas sains parce que j'ai peur de m'ennuyer.

How fucked up is this.

Du coup maintenant que les choses sont enfin calme, j'ai déjà peur pour la prochaine fois. 
Je sais que j'ai muri, que je ne cherche plus à me refléter dans le regard des autres, que je m'écoute moi et que je me respecte. Mais et si tout ça foutait de nouveau le camp? 

dimanche 20 mai 2018

Des chemins de travers(e)




Hier soir en rentrant chez moi j'ai eu une de mes conversations silencieuses avec la lune.

Elle en était au même stade que le tatouage sur mon pouce alors je le levais vers elle. 
Puis j'ai écrit des mots qui au final étaient si personnels et si décousus qu'ils n'ont de sens que pour le moi d'hier soir. Le moi d'aujourd'hui ne les comprend déjà plus trop, ils sont trop distants, je ne les entends pas bien.


Aujourd'hui j'ai lu une petite phrase qui m'a touchée "j'espère que le moi du futur s'éclate". Et j'ai repensé à l'an dernier. Aux six derniers mois. A toutes ces petites souffrances adossées les unes aux autres qui n'avaient pas l'air d'être plus que des petites épines mais bout à bout étaient un domino de douleurs fulgurantes. Mais c'est moi qui poussait les dominos. Sans m'en rendre compte. De décision stupide en décision stupide. Sortir en semaine, sécher ce cours là, repousser un devoir, sortir encore, sortir pas parce que j'en avais envie, sortir pas parce que ça me rendait heureuse, sortir par principe, écraser les mots que j'arrivais pas à sortir de mon âme en dansant, être fausse à force de vouloir être une certaine moi, rater mes études, courir après des garçons que je voulais même pas, fuir quelque chose mais je savais pas quoi.

Il y a des moments clé dont on ne se rend pas compte de l'importance sur le moment même. 
Hier en parcourant mes notes dans mon téléphone j'ai su remonter à mon dernier foirage ultime de 2017. 13 octobre. 22h25. Son prénom avec une faute et son nom de famille.

Je savais pas que j'allais causer trois crises de larmes au moi du futur. Je savais pas que j'allais encore pousser un dernier domino, un domino que lui m'a tendu en souriant.

Mais je suis reconnaissante au moi du passé. Parce qu'en prenant tous les chemins de travers, en trébuchant, en tombant, en titubant, on a vécu. On a vécu très fort. Et on va vivre encore très fort. Mais main dans la main. Moi et moi-même. Moi et mes vrais mots. Moi et mes vraies envies. Moi et moi et moi. Pour que moi du futur soit heureuse. Encore.

dimanche 13 mai 2018

Du grand Art.

"On en fait des erreurs quand on est jeunes."

Oui. Des erreurs magnifiques, des erreurs grandioses, des chassé-croisés et des destins emberlificotés pour une heure ou des années, des essais, des ratés, tout ça pour me mener dans une fiat 500 à m'égosiller sur du crystal fighters à 2h07 du matin.

Et j'en prendrai encore des chemins imprudents. Et j'apprendrai tout le temps. De tout.

Les essais, les erreurs, les brouillons, les ratés, les bavures, les petites, discrètes dans un coin, qui sont presque un joli dessin, les grosses ratures qui gâchent tout le reste, qu'on efface à la gomme mais la gomme elle-même laisse une trace. Et de loin, de très loin là haut dans l'univers je crois que ça donne le plus beau des tableaux.




ps: en fait j'ai croisé mon ex mardi pour la première fois depuis la rupture (après avoir passé la nuit avec un mec en plus) et honnêtement à part un poème de quelques lignes y'a rien à tirer de cette rencontre. Comme c'est étrange de ne plus rien avoir à dire sur lui.

dimanche 29 avril 2018

Des phases.

Un matin en buvant un smoothie que je venais de faire, mes pancakes vegan dans le ventre, les muscles apaisés après avoir fait du yoga (oui je suis un cliché), tout en écoutant un podcast qui parlait des stéréotypes entourant le célibat (oui je sais un cli-ché), je me suis rendue compte de quelque chose et je pense que j'ai presque senti mon âme bouger dans mon corps face à cette petite révélation.

Pourquoi est ce que je me comporte comme si j'étais entre deux phases de couple?

Une partie de mon cerveau n'est pas encore tout a fait d'accord avec l'autre et ne peut pas s'empêcher de jouer au réalisateur de comédies romantiques dès que je croise des yeux qui me troublent un peu.

Pourquoi est ce que j'attends? J'attends quoi en fait? J'attends quoi, en attendant quelqu'un? Je crois que j'ai plus rien à attendre en fait. Tout est déjà là, emmêlé, un peu chaotique, un peu bruyant, un peu brouillon mais tellement beau. Les amis,  la musique emmêlée dans mes oreilles qui bourdonnent, les mots au bout de mes bagues, au bout de mes doigts, mes colliers près du coeur et mes yeux grands ouverts vers le ciel.

J'entends l'orage et j'attends rien.



lundi 23 avril 2018

All in.

Je l'ai serrée dans mes bras une dernière fois et j'ai avancé pour traverser la rue. Je me suis retournée et j'ai vu qu'elle pleurait dans ses bras, alors je suis retournée sur mes pas, elle a pleuré dans mes bras, pendant qu'on marmonnait qu'un an ça passerait vite, ses larmes ont mouillé mes cheveux, je l'ai lâchée et j'ai traversé la rue. Arrivée sur le trottoir d'en face j'ai commencé à disparaître au coin de la rue et j'ai hésité. Alors j'ai couru tandis que le feu allait passer au vert pour les voitures, j'ai mis mes bras autour d'elle une dernière fois, la joue appuyée sur son sac à dos pendant qu'elle pleurait encore et lui aussi il pleurait (et là j'avoue que je sais pas trop pour quelle raison exacte elle pleurait à ce moment là, parce que quitter ce pays voulait dire me quitter moi et mon amitié ça voulait aussi dire le quitter lui et son amour), puis je suis partie, son collier autour du cou. J'ai porté la main à mes yeux mais rien ne coulait.

En la rencontrant fin janvier, le deuxième jour où je l'ai vue à mon travail, je lui ai dit en mettant mon bras autour d'elle "toi et moi on va être amies." Tout en sachant que l'amitié fusionelle qu'on a eue aussi rapidement qu'un claquement de doigt allait avoir une date de péremption que je connaissais: le 21 avril.

C'est bizarre de commencer quelque chose quand on connaît la date de fin.
Et pourtant je crois que je comprends maintenant à quel point ça vaut la peine de tout donner quand même. Ca vaut la peine de tout donner même quand le bonheur ne va pas s'éterniser. Ca vaut la peine de rire très fort même si à la fin on sait qu'on risque de pleurer. Je crois que ça s'applique pour un peu tout. Jetez vous à l'eau. Même si elle est profonde. Même si parfois y'a des requins. Puis promis, c'est plus sympa qu'on ne croit, les requins.



Ma petite quebecoise en fleurs

lundi 16 avril 2018

Personnages secondaires.

Attablées à trois autour d'un jus de pomme/poire bio, une bière aux fruits et une bière blonde, on a fait le tour et le détour de sujets proches et lointains de ceux qu'on abordait déjà adolescentes.
Mais maintenant il y a un peu plus de mort et beaucoup plus de vie.
Et on a parlé encore, alors qu'on a tellement fait le tour de nos histoires d'amour, que je connais la suite de leurs phrases et elles les miennes; de ceux qui nous ont fait du mal.
Mais je me demande comment ceux qui nous ont fait du mal parlent de nous.
Quand on se transforme en personnage secondaire.
Celle qui a fait rire, celle qui a fait pleurer, celle qui a aimé, celle qui a haï. Celle qui a fait ressentir.
Quand on devient celle dont personne ne connaît vraiment les intentions, les raisons.
Parce que personne ne peut être sur de notre vérité, à part nous-même. Alors autant ne pas se mentir.