vendredi 31 mars 2017

Moi j'connais seulement celui qui s'emballe.

Ce matin Lidia m'a dit qu'il fallait que je mette des mots sur mes émotions.
Mes sentiments.
Ce genre de choses.
Alors les yeux à peine ouverts je lui ai envoyé un long message pour ne pas avoir le temps de trop réfléchir.
Je me rends compte qu'en ce moment dans mon cerveau il y a deux bande sons qui se contredisent et se complètent, dont les mots se heurtent et les musiques se noient mutuellement. Jme sens comme dans tais-toi mon coeur de Dionysos et comme dans If i had a heart de Fever Ray.
Je comprends pas comment je me sens mais ce que je comprends c'est que j'ai fait un grand ménage dans mon corps et j'ai mis tout ce que j'arrive pas à analyser sous un grand tapis. Un peu comme quand je rangeais ma chambre gamine et que je mettais les affaires que j'avais la flemme de trier dans une boîte sous mon lit. Bah maintenant sous le tapis il y a, accumulés, mes souvenirs négatifs d'enfance et les 3/4 de mes interactions avec des mecs.
Qu'est ce qu'il me veut? Qu'est ce que je lui veux? Est ce que c'est une bonne idée (non)? Est ce que je veux que ce soit une bonne idée (non)? Est ce que je veux que ce soit une mauvaise idée (non)? Est ce que je suis prête (non)? Prête pour quoi au juste?
Je balaie vite fait et je remets sous un plus petit tapis, comme ça j'oublie pas de m'en occuper bientôt.

Promis.

Peut-être.

Meh.





(ah et sinon mon poète/rappeur préféré a lu et aimé un de mes poèmes et m'a dit que je dois absolument continuer donc euh bah euh voilà)

dimanche 26 mars 2017

How far away is forever?

Source: flickr.



Je me souviens que quand j'étais en couple avec Sam, je savais très bien qu'il y avait 90% de chance (si pas plus), qu'on se sépare un jour. Je voulais très fort croire au 10% restants et maintenant je me rends compte que j'avais vraiment misé dans ces 10% que je projetais au super 8 dans ma tête, nostalgique du futur que je ne connaissais pas encore et qui finalement, n'était pas le mien et ne le sera pas.

Mais le problème quand on se réveille un jour de son état quasi hypnotique de personne dans une relation abusive et manipulatrice, c'est qu'on remet chaque chose en question. Et hier soir j'en suis arrivée à me demander: était-je amoureuse?

Je sais que c'est un mécanisme de défense psychologique de transformer notre passé pour mieux avancer dans le présent et envisager le futur. Donc objectivement oui, je l'ai aimé. Mais moins longtemps que ce que j'aimais à penser. Et je me rends compte du goût étrange qu'aurait "premier amour" sur ma langue alors au lieu de le dire je vais juste l'écrire. Premier amour ça sort facilement de mes doigts. Parce que c'est un premier amour loin de la rengaine qu'on peut entendre du style "on n'oublie jamais son premier amour". Non je ne vais jamais l'oublier parce qu'on efface pas quatre ans de sa vie mais je n'y pense pas non plus. C'est un chapitre clos, j'avais plus d'encre dans mon bic et quand j'ai réussi à mettre le point final avec la dernière goutte d'encre qui me restait, j'ai ouvert le tome deux et je me suis rendue compte que j'avais des feutres plein les poches, des bics, des crayons, des gommes. Que tout était là mais que je n'y avais pas accès.

Tous les mots que je vais écrire sur les émotions que je n'ai pas encore ressenties existent déjà et je ne sais pas dans quel ordre ils vont sortir. Et ça. Ca, c'est vraiment bien.



jeudi 23 mars 2017

Des poèmes, des amis, et des frites.

Je regarde derrière moi et je vois la fin du mois de janvier en plissant les yeux. Je me revois en train de pleurer toutes les larmes de mon corps en stock, comme si je n'allais plus jamais avoir à pleurer. Je me revois en train de regarder devant moi en plissant les yeux aussi, parce qu'on n'y voit rien dans ce futur, et encore moins avec les yeux embués.

Dans le vent qui souffle j'entends encore un peu du bruit de février, des basses qui vont très fort et qui remplissaient mon coeur, et si je ferme les yeux un instant je revois la nuit se transformer en jour tandis que nous marchions à travers le froid comme si c'était rien.

Le mois de mars touche à sa fin et tout se transforme en fleur. Même moi.

Photos: Moi par Vlora cliclic

dimanche 19 mars 2017

Méditations endimanchées.


Je suis giga heureuse.

Je suis absolument au top du bonheur, parce que je cumule les petites joies comme je mets de l'emmental sur mes spaghetti en mangeant avec ma pote et sa famille qui me traite comme si je faisais partie de la fratrie.
Je ris et j'ai l'impression de faire que ça, j'arrête de tout planifier à l'avance sauf mes trucs pour les cours, je dis oui quand j'ai envie de dire oui et non quand j'ai envie de dire non et étrangement pour moi ce concept est assez novateur.
Je chante et je danse en sous vêtements seule dans ma piaule, je chante "bruxelles arrive on est serrés dans une caisse" quand moi-même j'me trouve telle la petite sardine dans une bagnole trop petite pour notre grand groupe.
J'ai arrêté de calculer un millier de petites choses et j'essaie juste d'être moi.
Mes potes sont mes frères et on surveille chacun nos arrières en file indienne (vous en faites pas on à aussi l'arrière du dernier de la file on a nos techniques).

J'pensais que c'était trop tard pour redémarrer ma vie et subitement je me rends compte que j'allais me marier dans un an, et que j'ai plus de migraine depuis la rupture. Et que j'ai tout le temps du monde.

Putain qu'est ce que je suis bien.




vendredi 17 mars 2017

Alors si j'ai bien suivi, on est pas dans la merde.

On a déjà établi que je savais reconnaître une relation abusive de loin sauf quand je suis en plein dedans.
Mais aujourd'hui, mes chers lecteurices, à mon réveil après avoir fait un cauchemar où je me trouvais à escalader un frigo pour éviter d'être poignardée par une inconnue, je me suis rendue compte, avec la grâce d'une raquette de badminton ramassée en pleine tronche (ce qui m'est déjà arrivé), qu'en fait: je suis amoureuse de l'amour. Et là aussi, j'ai toujours su diagnostiquer ça chez autrui, mais je suis pas foutue de m'en être rendue compte avant.

Quand j'avais 18 ans, à mon examen oral de français de terminale que j'avais comme d'hab commencé à réviser la veille, et dont je n'avais pas terminé la lecture obligatoire, je m'en suis sortie avec un 17/20 environ. Pourquoi? Parce que malgré ma lecture non terminée j'avais totalement cerné la psychologie du personnage principal, qui était amoureux de l'amour. La prof a adoré ma phrase et bu mes paroles pendant que je dépeignais ce gars qui a tout pour être relativement satisfait dans la vie sauf que dès qu'une belle nana descendait d'une calèche et lui disait vaguement bonjour il se disait que ça y'est she's the one et on entendait les cloches sonner.

Et là, 6 ans plus tard, je me rends compte que ce gars c'est moi. C'est moi qui ait, depuis la petite enfance, à cause je suppose de mon histoire personnelle et de tous les contes de fée que j'engloutissais où la princesse ne connaît même pas le nom de famille de "l'homme de sa vie"; une idée très très précise de mon futur, de ma vraie vie adulte: deux à trois enfants, un mari, une maison à la campagne, une chèvre, chacun sa paire de botte de pluie aigle et beaucoup de livres. Et du coup qu'est ce que je fais moi, depuis l'adolescence? J'espère que le premier venu est celui-là. Et je me dis que c'est ça l'amour, alors que c'est les hormones le premier mois. J'ai pas eu beaucoup de relation mais ma première relation sérieuse était la dernière en date et après avoir confondu désir sexuel et affection je me suis retrouvée en couple pendant 4 ans et demi environ, et malheureuse pendant approximativement 3. Et là j'en suis à "j'ai couché avec un gars que je trouve mignon oh mon dieu aller potentiellement on irait si bien ensemble non? Non? Aller? aller si un peu quand même? Non? Aller".

C'est comme si mes hormones étaient rentrées dans la mauvaise pièce de mon cerveau, celle de l'amour et arrangeaient la déco à leur goût. "Mais si si c'est exactement ça!" "Mais non c'est pas l'am..." "SI C'EST EXACTEMENT CA ON VA AVOIR UNE CHEVRE AVEC LUI JE TE DIS" (c'était une conversation entre une hormone et une petite cellule de logique).

Du coup depuis hier matin je regarde des conseils pour partir seule avec un sac à dos en Thailande début 2018. Parce que c'est le moment de planifier des aventures. Et c'est le moment d'écrire dans mon carnet, et de dessiner, et de faire tout ce qui me plait et de continuer tout ça même quand je serai prête à aimer quelqu'un. Et franchement. J'ai tout mon temps pour savoir ce qu'aimer quelqu'un et pas l'image de nous qu'iel reflète, veut dire.
(quand partir à l'aventure voulait aussi dire suivre sa pote chez un total inconnu juste parce qu'un ami à lui, aussi inconnu, allait ramener SON LOUP APPRIVOISE)

mercredi 15 mars 2017

Et surtout, ne pas oublier d'oublier de faire des plans.

Je dois garder en tête que je me trouve où j'en suis grâce à des millards d'années de hasards catastrophiques, non calculés, et magnifiques.

Et que les plans ont beau s'écrire en lettres dorées avec application, la vie débarque avec un gros pot de peinture qui les éclabousse.

Et c'est ça qui est bien, en fait.

Edit: Aussi, ne pas oublier that lust is not love. 


(des chatons c'est toujours bien)

jeudi 2 mars 2017

Imma bite your feelings out.




Je crois que ça fait environ dix ans que j'ai peur de très peu de choses mais elles sont totalement random:

-Le feu (ça va mieux)
-Les pigeons (ces ignobles rats volants)
-Les coccinelles (how do i explain)
-L'amour romantique (...voilà)

Je sais que ça fait très ado torturée de se dire qu'on a peur des sentiments mais laissez moi replacer ceci en contexte: La dernière fois que je me suis mise en couple, il y a plus de 4 ans, le soir où il a dit qu'il m'aimait pour la première fois j'ai pleuré.

Je n'étais pas émue par sa phrase ou quoi que ce soit: j'ai juste chialé parce que j'ai pensé au futur et que je savais qu'un jour il ne m'aimerait plus. A la seconde où il m'a dit être amoureux de moi, je me suis rendue compte que moi aussi et j'ai visualisé le jour où on ne le serait plus. Alors je ne savais pas que ce serait fin janvier 2017, je ne savais pas que je serais en train de pleurer dans une cuisine lors d'une soirée à 5h du matin face à mon meilleur ami qui tenterait vainement de me consoler. Je n'avais aucune idée de quand ni comment ça allait arriver mais tout ce qui a un début a une fin et je savais qu'on aurait une fin.

Je sais que c'est ridicule d'avoir peur de l'engagement juste parce qu'on sait qu'un jour ça se termine. C'est comme dire qu'on ne veut pas aller à un concert parce qu'à un moment les lumières se rallument et la salle se vide. Ou qu'on veut pas que les vacances commencent parce qu'elles vont se terminer. Tout ce qui se passe entre le début et la fin est ce qui fait que ça en vaut la peine. L'important c'est pas la destination c'est le chemin blablabla. Oui mais. Si une fois de plus le chemin, c'est moi qui me ferme à tout le monde sauf à l'être aimé, moi qui annule tous mes plans, moi qui remet mon futur en question pour les beaux yeux de quelqu'un, moi qui me dit que c'est pas si mal de rester à bruxelles sans en bouger, moi qui arrête mes folles soirées, moi qui m'adapte jusqu'à devenir une espèce de sage copie de moi-même? Je veux plus de ce chemin là et je sais pas comment me mettre en garde. Je sais que je l'ai fait dans le passé mais c'est comme si une fois le je t'aime prononcé je faisais de l'amnésie sélective.

J'ai pas peur de l'amour j'ai peur de moi.