dimanche 27 septembre 2020

Le coup de la réciprocité.

Il a posé ses sentiments sur la table devant moi.

Une table imaginaire dans une pièce imaginaire qui se trouve quelque part au milieu des 260 kilomètres (oui j'ai compté) entre nous, que je vois dans ma tête parfois.


J'ai regardé ses sentiments mais il était une heure du matin et j'ai un peu paniqué. J'ai cru qu'il les posait et que la suite c'était qu'il allait les jeter, me jeter me rejeter, au loin, dans un endroit où on ne trie rien.

Parce qu'en fait moi j'ai pas l'habitude de ça. Moi j'ai l'habitude qu'au moment où l'autre ouvre son coeur c'est pour me montrer que je suis pas dedans quelques mots plus tard. 

J'ai dormi dessus, les yeux un peu salés comme après la mer mais sans chaleur sur ma peau noyée dans mes draps qui me paraissaient immenses.


Au réveil il a remis se sentiments sur la table devant moi. 

J'ai repensé à ce qu' Asma m'a dit. Que là il est temps de cesser de courir loin des miens, de les garder comme un secret trop hideux pour voir le jour aux yeux de la personne concernée. Alors j'ai posé les miens sur la table aussi.


Et en fait on a les mêmes. Et y'a un peu de peur aussi. Pas pour les mêmes raisons.

Et là tous mes mécanismes de défense sont sortis en même temps et je savais que j'étais en train de fuir alors je lui ai dit ce qui était en train de se passer. Et il m'a calmée. Et il m'a écoutée. 


Ca fait bizarre la réciprocité. Et le dialogue. Et la bienveillance. Quand on a passé des années sans en voir dans sa vie sentimentale. Mais c'est joli. Et c'est doux. 

dimanche 20 septembre 2020

Quand soudain.

Demain je commence mon nouveau taff.

J'ai un nouveau taff. 

Il est tombé du ciel un peu. Au hasard dans les spams de ma boîte mail, une opportunité presque ratée, à quelques heures près. 

Et aussi, dans la même semaine, y'a quelqu'un qui s'est hissé tout en haut dans ma liste de contacts. 

Ca fait beaucoup de choses chouettes d'un coup.

Mon anxiété trouve ça suspect. Mais je commence à la connaître. Je sais comment la faire partir, l'amadouer, la calmer, la mettre au tapis. Fermement. Avec douceur pour mon coeur et logique pour mon cerveau.

Et mon coeur retient enfin ce mantra:

Les moments sont des moments.





dimanche 6 septembre 2020

Une année entre parenthèses.

 C'est bizarre ça fait longtemps que j'ai pas placé une date buttoire au loin sur le plateau de jeu de ma vie.

Là j'ai mis mes pions quelque part sur ce plateau indéfini, multicolores, certains usés, d'autres sont des pièces rapportées, un peu similaires mais pourtant dépareillés, qu'on prend d'un autre jeu inutilisé. Je sais pas quand se terminera la partie, y'a toute une partie du plateau que je vois pas mais ce que je vois c'est que j'ai mis un pion plus loin, un an plus loin, il est sur la case septembre 2021, et sur cette case il y a un dessin du Colisée. Mais j'arrive pas à décider de si je veux que les cases entre celle ci et celle de septembre 2001 se précisent très clairement. J'ai peur d'entamer des choses ici qui me dissuaderont de partir.

Je connais déjà des yeux verts sur un visage qui fronce ses sourcils comme les miens, qui deviendront très très humides. Quand je partirai. Si je pars. Quand je partirai. Quand, si, quand, si, quand, si.


Mais je peux pas mettre toute une année entre parenthèse à la vivre à moitié pour être sûre d'avoir encore l'impulsion de la curiosité à mettre sur moi comme un sac à dos. Je peux pas éviter d'être vivante, comme si j'avais une jauge d'émotions et de vivacité qui allait s'amenuiser et se trouver vide le jour de mon hypothétique départ (même si techniquement, oui, notre jauge de vie s'amenuise de jour en jour mais je parle de VIE au sens poétique, pas au sens scientifique). 

J'ai juste tellement repoussé le jour où j'allais partir à la découverte de moi-même ailleurs, consciemment ou non, que maintenant que je me sens prête, j'ai peur de trouver des raisons de pas partir. Et vu que j'ai peur de trouver des raisons de pas partir j'ai envie de mettre un mur entre moi et le monde en attendant mon départ. Mais c'est pas comme ça que ça marche.


Quand je partirai. Pas si je pars. Quand je partirai.