jeudi 26 décembre 2019

Une louve agneau.

Ca fait plus d'un mois que j'observe ce qui ressemble bien à un drapeau rouge, de loin. A une distance de sécurité. Je me sens louve tant que je ne fais rien, tant que j'observe, tant que je traque, peut-être même.

Mais je sais qu'une fois passée une certaine barrière je vais me sentir agneau, et j'ai pas envie de me sentir agneau. Mais il y a quelque chose de si magnétique au loin, là, de l'autre côté. Et mon cerveau de louve se demande tous les jours ce que ça ferait de sauter par dessus la barrière, de courir, de prendre l'élan, de sentir ce petit vacarme d'adrénaline résonner dans mes entrailles. Même si je me transforme en agneau de l'autre côté.

Je crois que je vais sauter par dessus la barrière.

dimanche 15 décembre 2019

Arrêter de bouder.

J'ai compris depuis un petit moment que (presque) chaque personne qui vient faire un bout de chemin en parallèle avec moi dans ma vie est là pour m'apprendre quelque chose (et vice-versa je suppose).

Et lui je sais que je l'ai pas croisé par hasard un lundi soir dans un bar. Mais cette fois ci je ne dis pas ça avec mille scènes romantiques qui se jouent derrière mes paupières closes. Je le dis parce que je sens que j'ai débloqué quelque chose que je suis peut-être enfin prête à apprendre.

Assise dans mon lit vers 2 heures du matin j'ai senti tout mon corps se mettre en mode défense, les sourcils froncés, prête à l'envoyer chier à tout jamais comme dans un drame romantique, et quand j'ai de nouveau levé les yeux vers lui les rouages de mon cerveau m'ont chuchoté "mais si tu apprends pas à communiquer avec un mec qui est prêt à le faire...tu vas le faire quand?".
Alors j'ai inspiré et je lui ai dit comment je me sentais.
Et je crois que je préfère ce sentiment de vulnérabilité à la colère grandissante qui gonfle dans ma cage thoracique et à mes sourcils froncés qui attendent que la personne en face de moi devine pourquoi ils sont comme ça.

Je me demande ce que je vais encore apprendre à faire.

dimanche 1 décembre 2019

Le bilan.

Ca fait vingt quatre heures que je réfléchis à comment j'ai grandi.

Attablées à cinq, entre âmes qui se connaissent depuis douze ans, on a fait notre petit bilan habituel de fin d'année. Carnets et dossier de notes du gsm dégainés, on a bien passé deux heures à regarder en arrière en direction de tout le chemin accompli. Les buts pour 2019. Cinq mots pour résumer l'année. Les moments forts parfois cachés dans un instant tout doux.

Chaque année je pense avoir muri mais sans jamais me rendre compte de toutes les leçons de vie qui m'attendent un peu plus loin. Chaque année je regarde mes petites blessures devenues cicatrices teintées de sagesse avec affection. Chaque année je suis un petit peu plus fière. Chaque année je plante de nouvelles choses et je les laisse pousser à leur rythme.

A une heure du matin seule avec Lidia, un peu pompette, en train de manger du yaourt inondé de sirop d'érable, à ricaner en parlant de mecs, avec les mêmes mots qu'il y a des années, avec des envies différentes. Je suis rentrée chez moi en grande discussion avec moi-même enlacée par le froid. Des histoires de podcast, des histoires de voyages, des histoires de thunes, des histoires d'asso, des histoires de garçon qui sent le patchouli.

Autour d'une tartine grillée dans la cuisine de la mère de Margot à 11h du matin, à dire qu'on serait contentes d'avoir 30 ans, même 35, même 40, et que plus jamais on voudrait revivre nos vingt ans, que vingt ans c'était souffrir sans mode d'emploi et sans savoir quoi en faire. J'apprenais même pas je souffrais en boucle, c'était de la souffrance inutile, elle faisait rien pousser. Rien ne mourrait rien ne germait tout était au même stade en permanence.

Décembre est là et pour la première fois depuis des années je ne me sens pas arnaquée. Et je me demande ce que cet hiver va me réserver dans ses petits moments de chaleur.

(pleurer, oui, mais de joie surtout)