dimanche 25 août 2019

Le mardi 13 août



Ce soir j'étais dans un de mes cafés de prédilection avec Asma.
Et il y a une dizaine de jours j'y étais aussi avec elle.
Sauf qu'à ce moment là je voulais pleurer, et que ce mardi 13 août était des plus étranges.
En me réveillant ce matin là j'étais étudiante et amoureuse. Et en allant dormir les joues salées de larmes, je n'aimais plus ce garçon, et j'avais rangé dans mon étagère un papier stipulant que j'ai terminé mes études.

C'est dans ce café que j'ai vu dans les yeux d'Asma qu'elle savait quelque chose que j'ignorais.
"Oh non. T'es au courant de quelque chose qui va me rendre triste."
Elle n'a pas osé me répondre. Bien sur que ça voulait dire oui.
Alors je lui ai envoyé un message. On n'avait pas le temps de se voir avant mon départ pour l'Italie. On décide de s'appeler au soir. Et je passe la journée de ce mardi 13 à pertinemment savoir que vers 21h je vais me faire larguer par quelqu'un avec qui je ne suis pas en couple.

Il essaie de commencer la conversation de façon légère me demandant où j'ai été manger.
"On s'en fout d'où j'ai été manger, est-ce qu'on peut juste avoir cette conversation qu'on aurait du avoir il y a un mois?"

Il essaie d'arrondir les angles de ses mots, mais c'est trop tard j'ai déjà mille petites blessures. Et là le coup fatal, celui qui rend tout trop réel, celui qui m'a donné la nausée: "Je me suis retrouvé à me demander 'merde comment est ce que je vais faire pour arrêter ce truc avec Meredith quand je retournerai avec mon ex?' "
Après avoir raccroché j'ai laissé une larme symbolique couler. Puis j'ai vu un message rempli d'amour que lui n'avait pas pour moi de la part de Lidia,  et tous les torrents du monde sont sortis de mon canal lacrymal, en écoutant yeux disent de Lomepal. Elle est venue frapper à ma porte tandis que je pleurais en culotte sous mes draps.

Je crois qu'elle a raison. A force de me cacher derrière cette image de coeur de pierre que rien n'atteint on me voit comme telle et je me trouve dans des situations dans lesquelles il se brise et j'ai pas de colle en stock. Alors j'ai pas envie de me reconstruire une armure. J'ai envie de porter mon coeur sur ma main comme il l'a toujours été sans faire semblant de l'avoir laissé emmuré loin très loin derrière mille pièges.

Et le lendemain matin, quand je me suis réveillée, j'ai dansé en culotte dans mon petit studio. Et je me suis rendue compte que c'était la première fois depuis trop longtemps. Et qu'au fond, l'amour dont j'ai besoin il vient de ce genre de moments là. Parce que ces histoires ratées pour mille et une raisons ne me rapprochent pas de celui avec qui ça ira. Elle me rapprochent de moi.

Et en attendant les autres leçons de l'univers, je vais danser en culotte. Je vous le recommande.





mardi 6 août 2019

Jsais pas.




J'ai réfléchi à quelle métaphore traduit le mieux comment je me sens dans cette obscurité réconfortante. Je pense que j'ai trouvé.

J'ai l'impression que lui et moi on est au bord d'une rivière. Et moi je suis un peu plus près du bord que lui je crois. Et j'ai un peu envie de lui demander s'il veut venir nager avec moi. Mais en fait j'ai pas envie de lui demander. J'ai pas envie de le presser. Peut-être qu'il me proposera lui même d'aller nager. Peut-être dans pas longtemps. Peut-être que si j'attends encore un peu on ira nager.
Mais peut-être que je vais attendre pour rien et que la rivière va continuer sa vie devant moi et moi je vais attendre que lui se décide à sauter ou pas.

Et si je garde les yeux fermés, je saurai pas s'il se rapproche du bord avec moi ou pas. Si je garde les yeux fermés, je verrai pas s'il est en train de s'apprêter à faire demi tour ou pas. Si je garde les yeux fermés, il pourrait se passer n'importe quoi, mais au moins on sera encore un peu au bord, à deux.

Au pire. Je sais nager toute seule.