dimanche 23 février 2020

La patience.







J'ai pas écrit dimanche dernier. J'ai fait exprès de pas écrire. Un peu à cause de la fatigue, beaucoup pour voir où j'en serais une semaine plus tard.

J'ai l'impression d'avoir vécu deux vies différentes en deux semaines, avec deux aspects de ma personne respectivement aux antipodes l'une de l'autre. La petite fille anxieuse apeurée et l'adulte stable en devenir qui la tient par la main. La semaine dernière mon visage tendu trahissait mes pensées toutes plus catastrophiques les unes que les autres; alignées comme des dominos qui allaient tomber au plus petit mouvement; tendue comme un arc au coeur de la fête et des invités dansants, ne me permettant de respirer qu'une fois tout le monde parti, affalée dans un canapé à deviser de la vie et la grande aventure de la maturité. 
Trois heures de sommeil et une conversation profonde en passant le balai plus tard, j'étais redevenue une des autres facettes de moi: celle qui parle d'une voix posée, à l'écoute, qui conseille.

La semaine dernière j'ai rêvé que je me noyais et que tout le monde autour de moi flottait paisiblement, jusqu'à ce que je me rende compte que j'arrivais à respirer sous l'eau. 
J'ai pris rendez-vous chez une psy. J'ai communiqué avec mes proches, verbalisant même les choses qui me paraissent logiques. J'ai décidé d'être patiente avec moi-même. De laisser de la place à mes émotions. De retenir qu'elles fluctuent. Et que les rechutes arrivent. Que grandir et évoluer n'est pas linéaire.

Mon anxiété ne va pas partir entièrement un beau jour mais je peux apprendre à respirer sous l'eau.


dimanche 9 février 2020

Un lion dans la tempête.

Dehors la tempête secoue les arbres dont les ombres dansent à travers ma fenêtre,
et dans mon coeur elle se calme.
Elle s'est levée petit à petit sans que je m'en rende compte, causée par une brise puis une autre, si faibles individuellement mais additionnées les unes aux autres depuis un mois environ elles ont soulevé une tempête qui a éclaté samedi matin attablée chez moi, mon téléphone entre les mains, la pluie qui tombait depuis mes yeux.

Mes insécurités grandissent et se prennent pour un lion pour que j'aie moins peur, mais mon lion est en cage et tourne en rond encore et encore et il voit la porte grande ouverte mais il préfère tourner parce qu'il a peur de ce qu'il y a dehors en fait. Et plus je suis insécure plus le lion rugit, et fait le beau, et veut qu'on lui dise qu'il est beau et fort et que oui on le voit et que oui c'est très bien, oh quel beau lion, oh quel beau rugissement, oh quelle belle crinière. Et quand plus personne n'est là pour admirer le lion le lion panse ses blessures en les léchant encore et encore mais elles guérissent pas comme ça, pas quand on les cache, pas en faisant comme si elles n'étaient pas là à chaque fois que quelqu'un suspecte leur présence.

Ces temps ci les mots se bousculent hors de ma bouche et mes gestes sont grands et il faut qu'on me voie et il faut que je rie fort et il faut que je raconte cette anecdote même si le contexte ne s'y prête pas et est ce qu'on me voit est ce qu'on me voit est ce qu'on me voit?

Il est temps que le lion sorte de la cage et qu'il parte avec la tempête. Le lion revient toujours, le lion dort quelque part en moi, mais c'est à moi de comprendre ce qu'il veut, ce qu'il dit, et pourquoi il vient, et surtout, surtout, laisser les blessures à l'air libre une bonne fois pour toutes. Pour cicatriser. Pour du vrai cette fois ci. Avec de l'aide.

dimanche 2 février 2020

All my friends.




Je crois que plus je grandis, plus je comprends que le concept d'un amour d'une vie, c'est exactement ce que c'est. Un concept.
Et que les amours de ma vie c'est mes amis, en plus des membres de ma famille dont je suis le plus proche, et de moi-même dans les moments où je danse en culotte en mettant des produits hydratants sur mon visage.
J'ai repris mon rythme habituel cette semaine, mon corps est encore fatigué mais tellement bien entouré de tous ces amours.
Les amours de ma vie me disent vouloir passer plus de temps à faire des choses anodines avec moi,  les amours de ma vie testent leur toute première recette de gratin avec moi, les amours de ma vie farfouillent dans leur porte feuille pour les centimes manquants pour que je me prenne un truc à manger, les amours de ma vie posent une boisson devant moi au bar sans que j'aie rien demandé, les amours de ma vie courent sur des centaines de mètres pour pas arriver en retard à notre rendez-vous au cinéma, les amours de ma vie me rappellent de faire attention à moi et à ma fatigue, les amours de ma vie m'offrent le petit dej à leur boulot, les amours de ma vie m'écoutent résumer trois ans en une soirée, les amours de ma vie dansent avec moi sur un sol collant sans se soucier du reste.