dimanche 27 octobre 2019

Un coeur tout mou.

Meredith, 26 ans, heureuse nouvelle propriétaire d'un coeur mou tout frais, récemment déshabillé de son faux habit de pierre.

Mon coeur mou s'est pris un gros mur dans la gueule hier soir. Adossée contre le comptoir de la cuisine, avec celui qui bien malgré lui avait participé au déshabillage de mon coeur cet été (et à celui de mon corps, mais en toute conscience), je l'ai écouté me dire qu'il allait rester à Bruxelles. Qu'il allait pas repartir dans les bras de son ancienne vie. Qu'il allait vraiment rester.

Je me suis rendue compte qu'en fait c'est pas parce qu'il l'aimait elle, qu'il ne m'aimait pas moi. Il ne m'aime pas un point c'est tout. Ce que je pensais être la raison de notre "rupture" n'est plus dans le chemin et pourtant rien n'a changé. Côte à côte dans la cuisine et très très loin en même temps.

Alors mon coeur mou et moi, on est passés à l'heure d'hiver tout en veillant a ne plus s'emmurer, dans un nuage de fumée et sous les basses assourdissantes, entre le patio et le salon. On a encore dansé, on a (trop) fumé, on a bu beaucoup d'eau et on a ri sincèrement.

Assises dans le canapé Lidia et Asma m'ont demandé tour à tour si ça allait. Difficile de parler de lui alors qu'il est accroupi un peu plus loin en train de sélectionner une prochaine musique. Difficile de lui en vouloir. Difficile de le détester. Difficile. Plus difficile que prévu.

Mon coeur mou et moi on est rentrés à pied sous la pluie après lui avoir dit au revoir à lui et adieu à son coeur. Parce que son coeur et le mien n'ont jamais été faits pour se rencontrer. Peut-être que nos blagues et nos rires et nos curiosités devaient se croiser. Pour qu'on apprenne et qu'on continue sur des chemins différents. Mais c'est tout.

Mon coeur mou et moi on va prendre soin l'un de l'autre cette fois ci je crois. Même si des fois c'est difficile d'avoir un coeur mou. Mais c'est mon coeur. Et il est comme ça.

jeudi 24 octobre 2019

lettre à un futur amour part 4

En fait t'es en train de créer un effet de surprise, c'est ça hein?
T'es quelque part dans un coin, probablement en pleine lumière aux yeux d'autres et puis bam!! Tu vas te planter devant moi. Mais là je m'attends peut être trop à être surprise. Alors tu viens pas. Sinon c'est pas drôle hein? Je crois que là tu me manques mais je sais toujours pas qui t es et je sais toujours pas si je suis prête mais c'est quoi être prêt putain.

Je sais que tu vas pas me réparer et vice versa. Je sais que je dois encore bosser sur moi-même. Pour moi pas pour toi. Ce soir j'ai vu odezenne ils ont dit que je suis la femme de ma vie et ils ont raison, mais je veux bien y faire un coin douillet pour toi. Sauf que je sais pas encore comment décorer. T'es pas là. T'apporteras ton propre fauteuil.

lundi 21 octobre 2019

Comment ça va?




J'ai du mal à répondre à cette question sans me perdre en phrases qui ne se terminent pas. En "euh". En "...tu vois?".

Ca va à la fois très bien et à la fois très mal.

Les matins je me lève, je juge mon reflet, je danse en culotte dans mon salon, je vais au sport, je bosse à mon taff ou alors je bosse sur mes projets ou alors je sociabilise d'une façon ou d'une autre, je rentre dormir tard ou alors je choisis d'opter pour une bonne nuit de sommeil et les lendemains se ressemblent tout en ne se ressemblant pas, la routine n'est que minime. 

Et entre toutes ces activités les angoisses dansent dans mon cerveau, je fais mes comptes, ils ne suivent pas la vraie vie, je regarde encore mon reflet, il ne suit pas ma tête, je fouille dans mon cerveau et il panique encore un peu. Et je crois que je me cache derrière mon agenda rempli pour postposer ce qui serait vraiment très nécessaire à mon bien-être mental. Deux ans à postposer le jour où je vais entamer un suivi psy c'est un peu autruche quand même.

Je pense avoir la chance d'avoir trouvé un métier qui me donne envie de me lever le matin et d'avoir un entourage qui m'inspire et participe à mon équilibre sans pour autant être une béquille. Des gens magnifiques et drôles et sincères. Des fleurs des lumières des astres. Et moi au milieu d'eux j'arrive toujours pas à me voir comme eux me voient je crois. Asma en a marre de m'entendre dire que je suis moche. 

Ce matin j'ai envoyé des messages à mes parents pour leur dire que je les admire pour s'en être aussi bien sortis comme parents célibataires approchant la trentaine. Parce que putain je savais que ça allait être dur cette première année à la sortie des études mais remettre en question ma relation avec mon corps (pour la énième fois), mon cycle avec les mecs, gérer toute cette paperasse, ces problèmes de thune c'est encore plus compliqué que ce que je croyais. Alors eux avec une bambine sous le bras je sais pas comment ils ont fait.

Je pense qu'il va falloir que je sois plus gentille avec moi-même.



Gentille, on a dit.

dimanche 13 octobre 2019

Y'a du vent t'as qu'à vivre.





Samedi matin une petite graine de souci a germé dans mon cerveau et j'ai passé la journée à la nourrir.

Ressasser ressasser ressasser.

Quelques heures plus tard, assise sur le petit tapis de la minuscule tente pour enfants de la nièce de Jeanne j'ai tapoté mon paquet de cartes de tarot.
J'ai tiré une, deux, trois cartes pour une mère de famille, trois copines de dix-neuf ans en questionnements amoureux et existentiels, un enfant d'onze ans au coeur grand comme son futur, et tout un tas d'autres aux prénoms griffonnés au crayon bleu sur une petite liste en papier provenant des affaires d'Anaïs.

Tous liés par nos petits problèmes d'humains à attendre une espèce de réponse du cosmos.

Je suis rentrée à pieds, les nuages masquaient la lune, avec le bruit du ressac de mon cerveau en fond sonore.

Ce matin je suis sortie de chez moi jambes nues. Pour laisser les derniers vestiges d'été les saluer.

Le vent soufflait fort. Mes problèmes ne s'envolent pas. Mais en les ressassant je les sens s'attacher à mes méninges.


J'arrive même pas à écrire je veux juste me mettre face au vent les bras écartés en écoutant cette chanson.

Y'a du vent.

T'as qu'à vivre.


lundi 7 octobre 2019

Quel dimanche. Quelle vie.

Dimanche 6 octobre, 10h21.
Affalée sur mon lit en tenue de sport je reçois un message d'Asma qui cherchait de la motivation pour y aller. On décide d'y aller  ensemble.
13h30. J'arrive avec une demie heure de retard chez ma maman que je n'avais pas vue depuis environ trois semaines. On parle de la vie. On parle du futur. On parle de thunes. Un épisode de derry girls plus tard, son chat sur les genoux, je m'en vais.
16h05. J'arrive chez mon papa, à l'heure dite ou presque. Ma belle mère m'ouvre la porten On parle de la vie. On parle du futur. On parle de thunes. Un film des années 50 plus tard affalée dans les bras de ma soeur, je m'en vais.
18h15. J'arrive à la station de métro, en retard. Dès que j'en sors la pluie tombe et Asma et moi on en rit.
21h. Sous les néons, entre deux pas de danse, on commente: "putain quel dimanche. Quelle vie"
22h. Elle me dit qu'il est là et qu'il lui demande où elle/on est. Je hausse les épaules. "Je m'en fous (presque totalement)".
22h30. Il est là et il danse près de nous et je me rends compte qu'il ne me fait plus rien de profond.
Et je sors mon téléphone pour y noter que je ne danse plus pour écraser quelque chose. Je vole.
23h. Je me rappelle que j'ai de quoi faire des bulles de savon dans mon sac. Je commence à en faire. Un mec dans la foule dit "c'est génial!". Asma lui dit "elle est géniale"
23h45: L'univers, qui ne me donne que ce que je peux gérer, m'a mise dans le métro avec celui dont je suis tombée amoureuse cet été et un pote, direction chacun dans son lit. Rien à signaler dans l'estomac. Rien à signaler dans le coeur.
Minuit et des poussières dans mon lit.
Quel dimanche.
Quelle vie.
Moi et l'inconnu amateur de bulles.