dimanche 14 octobre 2018

Un magnifique chaos.




"Tu te vois où dans cinq ans?"
"Heureuse"
"Mais c'est trop flou ça, c'est quoi ton projet sur les cinq années à venir? Tu veux un mec? Des enfants?"

Cette conversation qui a commencé légère et drôle avec une amie d'une amie qui connaît un gars que je trouve super beau (Bruxelles est petite comme ma patience et ma faculté à ne pas raconter ma vie au bout de deux minutes) a vite pris une tournure qui a ébranlé mes rares certitudes du moment.

"Là je suis contente ça fait quand même deux trois mois que j'ai pas vraiment de kiff sur quelqu'un, ça fait du bien."
"Ohlala mais t'as du trop te faire chier?!"
"Bah non justement vu que personne n'occupe mes pensées h24 j'ai du temps pour mes études, mes potes, mes projets personnels et artistiques."
"Ouais c'est ce que tu te dis mais t'as envie d'un mec dans le fond non?"
"Bah oui des fois mais j'ai pas envie de freiner tout ce que je fais et me focaliser sur une relation. Même la phase de fusion des premiers mois j'en veux pas."
"Mais quand ça arrivera tu le voudras."
"Non j'ai pas envie de ça justement j'ai envie de continuer à vivre ma vie je veux pas me poser et ne plus avoir de temps pour tout ça, j'ai peur de plus rien faire, de m'emmerder et pire de pas me rendre compte que je m'emmerde"
"Mais si tu continues à te dire que tu veux pas de mec tu vas pas en trouver un".

Je suis partie de chez ma pote d'humeur étrange. Au détour de cette conversation je me suis dit qu'en fait si ça se trouve je suis super malheureuse sans mec et qu'à force de bien aimer ma vie telle qu'elle est maintenant je trouverai jamais quelqu'un qui viendra se rajouter sainement à cet équilibre.
Je suis passée à une autre fête où l'état d'ébriété de mes amis faisait contraste à ma sobriété étincelante et je suis partie tôt retrouver un ami qui sait toujours trouver les quelques mots tranchés pour me ramener sur terre après mes humeurs embrouillées.

Et ce soir en me lançant officiellement dans une merveilleuse aventure artistique qui me met du soleil dans les organes je suis maintenant certaine que mon joyeux chaos m'équilibre. Les croix dans l'agenda et les imprévus. Le regard triste puis les grands sourires. Les idées précises quant au futur et les plans sur la comète. Je garde mon chaos parce qu'il pousse comme un jardin anglais. Je garde mon chaos parce qu'il m'aide à grandir. Je garde mon chaos parce qu'un jour quelqu'un se promènera dans ce jardin et le trouvera beau tel qu'il est. Quand ce sera le moment.
Et le moment viendra à point.
Et en attendant, je n'attends pas. Je vis.


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