dimanche 1 décembre 2019

Le bilan.

Ca fait vingt quatre heures que je réfléchis à comment j'ai grandi.

Attablées à cinq, entre âmes qui se connaissent depuis douze ans, on a fait notre petit bilan habituel de fin d'année. Carnets et dossier de notes du gsm dégainés, on a bien passé deux heures à regarder en arrière en direction de tout le chemin accompli. Les buts pour 2019. Cinq mots pour résumer l'année. Les moments forts parfois cachés dans un instant tout doux.

Chaque année je pense avoir muri mais sans jamais me rendre compte de toutes les leçons de vie qui m'attendent un peu plus loin. Chaque année je regarde mes petites blessures devenues cicatrices teintées de sagesse avec affection. Chaque année je suis un petit peu plus fière. Chaque année je plante de nouvelles choses et je les laisse pousser à leur rythme.

A une heure du matin seule avec Lidia, un peu pompette, en train de manger du yaourt inondé de sirop d'érable, à ricaner en parlant de mecs, avec les mêmes mots qu'il y a des années, avec des envies différentes. Je suis rentrée chez moi en grande discussion avec moi-même enlacée par le froid. Des histoires de podcast, des histoires de voyages, des histoires de thunes, des histoires d'asso, des histoires de garçon qui sent le patchouli.

Autour d'une tartine grillée dans la cuisine de la mère de Margot à 11h du matin, à dire qu'on serait contentes d'avoir 30 ans, même 35, même 40, et que plus jamais on voudrait revivre nos vingt ans, que vingt ans c'était souffrir sans mode d'emploi et sans savoir quoi en faire. J'apprenais même pas je souffrais en boucle, c'était de la souffrance inutile, elle faisait rien pousser. Rien ne mourrait rien ne germait tout était au même stade en permanence.

Décembre est là et pour la première fois depuis des années je ne me sens pas arnaquée. Et je me demande ce que cet hiver va me réserver dans ses petits moments de chaleur.

(pleurer, oui, mais de joie surtout)

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