vendredi 17 mars 2017

Alors si j'ai bien suivi, on est pas dans la merde.

On a déjà établi que je savais reconnaître une relation abusive de loin sauf quand je suis en plein dedans.
Mais aujourd'hui, mes chers lecteurices, à mon réveil après avoir fait un cauchemar où je me trouvais à escalader un frigo pour éviter d'être poignardée par une inconnue, je me suis rendue compte, avec la grâce d'une raquette de badminton ramassée en pleine tronche (ce qui m'est déjà arrivé), qu'en fait: je suis amoureuse de l'amour. Et là aussi, j'ai toujours su diagnostiquer ça chez autrui, mais je suis pas foutue de m'en être rendue compte avant.

Quand j'avais 18 ans, à mon examen oral de français de terminale que j'avais comme d'hab commencé à réviser la veille, et dont je n'avais pas terminé la lecture obligatoire, je m'en suis sortie avec un 17/20 environ. Pourquoi? Parce que malgré ma lecture non terminée j'avais totalement cerné la psychologie du personnage principal, qui était amoureux de l'amour. La prof a adoré ma phrase et bu mes paroles pendant que je dépeignais ce gars qui a tout pour être relativement satisfait dans la vie sauf que dès qu'une belle nana descendait d'une calèche et lui disait vaguement bonjour il se disait que ça y'est she's the one et on entendait les cloches sonner.

Et là, 6 ans plus tard, je me rends compte que ce gars c'est moi. C'est moi qui ait, depuis la petite enfance, à cause je suppose de mon histoire personnelle et de tous les contes de fée que j'engloutissais où la princesse ne connaît même pas le nom de famille de "l'homme de sa vie"; une idée très très précise de mon futur, de ma vraie vie adulte: deux à trois enfants, un mari, une maison à la campagne, une chèvre, chacun sa paire de botte de pluie aigle et beaucoup de livres. Et du coup qu'est ce que je fais moi, depuis l'adolescence? J'espère que le premier venu est celui-là. Et je me dis que c'est ça l'amour, alors que c'est les hormones le premier mois. J'ai pas eu beaucoup de relation mais ma première relation sérieuse était la dernière en date et après avoir confondu désir sexuel et affection je me suis retrouvée en couple pendant 4 ans et demi environ, et malheureuse pendant approximativement 3. Et là j'en suis à "j'ai couché avec un gars que je trouve mignon oh mon dieu aller potentiellement on irait si bien ensemble non? Non? Aller? aller si un peu quand même? Non? Aller".

C'est comme si mes hormones étaient rentrées dans la mauvaise pièce de mon cerveau, celle de l'amour et arrangeaient la déco à leur goût. "Mais si si c'est exactement ça!" "Mais non c'est pas l'am..." "SI C'EST EXACTEMENT CA ON VA AVOIR UNE CHEVRE AVEC LUI JE TE DIS" (c'était une conversation entre une hormone et une petite cellule de logique).

Du coup depuis hier matin je regarde des conseils pour partir seule avec un sac à dos en Thailande début 2018. Parce que c'est le moment de planifier des aventures. Et c'est le moment d'écrire dans mon carnet, et de dessiner, et de faire tout ce qui me plait et de continuer tout ça même quand je serai prête à aimer quelqu'un. Et franchement. J'ai tout mon temps pour savoir ce qu'aimer quelqu'un et pas l'image de nous qu'iel reflète, veut dire.
(quand partir à l'aventure voulait aussi dire suivre sa pote chez un total inconnu juste parce qu'un ami à lui, aussi inconnu, allait ramener SON LOUP APPRIVOISE)

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